EFFERVESCENCE lundi dernier dans les locaux du CNRS. A 11 h 30 tombait la nouvelle que Jules Hoffmann, un chercheur français du CNRS faisait partie des trois scientifiques distingués par le Prix Nobel de Médecine et de Physiologie. À 15 heures, en toute hâte, était organisée une conférence de presse en présence de Joël Bertrand, directeur général délégué à la science du CNRS ; de Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences et professeur d’immunologie à l’université Paris Descartes ; de Patrick Netter, directeur de l’Institut des sciences biologiques du CNRS et de Jean-Antoine Lepesant, directeur de recherche CNRS à l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université Paris Diderot).
Le chercheur français alors en Chine était appelé au téléphone. Son émotion, sa satisfaction, la description schématique qu’il fait de sa découverte a pu être ressentie par tous. Ses propos sont disponibles en vidéo sur www.lequotidiendumedecin.fr
Jules Hoffmann, directeur de recherche émérite au CNRS, professeur à l’Université de Strasbourg, était récompensé avec l’américain Bruce Butler pour leurs découvertes concernant l’activation de l’immunité innée. Ces découvertes ont révélé comment les phases innées et adaptatives de la réponse immunitaires étaient activées, a précisé Patrick Netter, fournissant un nouveau regard sur les mécanismes de défense face à une infection. À terme, ces découvertes pourront avoir des applications médicales : vaccins plus efficaces, amélioration des traitements du cancer, de la sclérose en plaque, des maladies inflammatoires chroniques.
Président de l’Académie des sciences française en 2007 et 2008, Jules Hoffman est également membre de l’académie des Sciences des États-Unis, d’Allemagne et de Russie. Ce biologiste de renommée internationale, déjà couronné par de multiples prix, vient de recevoir la Médaille d’or du CNRS, la plus haute distinction scientifique en France.
L’annonce du décès du troisième des prix Nobel.
Face à cette joie, le monde scientifique était également endeuillé par l’annonce du décès du troisième des prix Nobel, Ralph Steinman, survenu le vendredi précédent, le 30 septembre. Atteint d’un cancer du pancréas il se savait au terme de sa vie, mais avait également connaissance de son inscription sur la « short list » (liste restreinte) des candidats potentiels. Peu avant son décès, racontait sa fille à l’AFP, ils avaient plaisanté sur ce sujet. Elle lui avait demandé d’attendre jusqu’au lundi, pour l’annonce des résultats. Ce à quoi il avait répondu ne pas se trouver assez solide pour voyager en décembre jusqu’à Stockholm, pour la remise du prix.
Ce décès juste avant l’annonce des résultats a mis dans l’embarras les membres du comité d’organisation. Au terme du règlement, le prix Nobel ne peut être attribué à titre posthume, sauf si ce décès survient entre l’annonce et la remise du prix. Toutefois la récompense ayant été attribuée alors que le comité ignorait le décès de Ralph Steinman, le jury a maintenu sa récompense. Après délibération, il a été admis que l’esprit du règlement est de s’assurer que le prix Nobel n’est pas attribué délibérément à titre posthume. De fait l’annonce du décès a été faite par l’université Rockfeller de New York, très peu après que les résultats fussent connus. Ralph M. Steinman a été récompensé pour ses travaux sur les cellules dendritiques et leur rôle dans l’immunité adaptative.
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