L'UNE DES dernières approches les plus prometteuses pour combattre le VIH est l'inhibition de l'entrée virale. Pour entrer dans la cellule hôte, le VIH doit fixer sa glycoprotéine d'enveloppe gp120 à deux molécules de surface de la cellule hôte : le récepteur CD4 puis le corécepteur représenté soit par le CCR5 (plutôt en phase aiguë d'infection) soit le CXCR4 (plutôt en phase tardive). La fixation initiale au récepteur CD4 déclenche un changement de conformation de la gp120 qui expose alors son site de reconnaissance pour le corécepteur. À la surface de la cellule hôte, l'héparane sulfate (HS) sert également de site de fixation pour la gp120 et facilite la fixation des particules virales à la surface cellulaire.
Les chercheurs français ont synthétisé une molécule composée d'un peptide mimétique du CD4 lié à un dodésaccharide mimétique de l'héparane sulfate. Cette petite molécule de synthèse (mCD4-HS12) se lie à la gp120, et démasque le site de fixation gp120 pour le corécepteur et le rend accessible à l'interaction avec l'héparane sulfate dodésaccharide.
Puissante activité antivirale.
Cette molécule possède ainsi « la faculté unique de cibler simultanément deux régions cruciales et hautement conservées de la gp120 », à savoir le site de fixation pour le CD4 et le site de fixation pour les corécepteurs CCR5 et CXCR4.
Dans les tests cellulaires in vitro, des concentrations nanomolaires faibles de la molécule mCD4-HS12 se révèlent avoir une puissante activité antivirale vis-à-vis des souches VIH-1 à tropisme aussi bien pour le CCR5 que pour le CXCR4.
« Cette molécule, agissant très tôt dans le cycle viral, est prometteuse tant pour la prévention que le traitement, en usage local ou parentéral », notent les chercheurs.
Des études in vivo chez l'animal sont maintenant nécessaires avant d'envisager l'évaluation clinique.
Nature Chemical Biology, 7 septembre 2009, Baleux et coll., DOI: 10.1038/nchembio.207
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