Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’INSERM, en collaboration avec des scientifiques de l'Université de Zurich expliquent, dans la revue « Cell Host & Microbe » comment Legionella pneumophila parvient à contourner les défenses des cellules hôtes, et notamment des macrophages, pour se développer et provoquer une infection pulmonaire aiguë. La découverte de ce mécanisme, jusque-là inconnue, pourrait conduire à une nouvelle stratégie thérapeutique contre la légionellose.
L. pneumophila attaque la cellule hôte en ciblant les mitochondries. Comme de nombreux pathogènes, la bactérie utilise un système de sécrétion de type IV (T4SS) pour injecter des protéines effectrices dans les macrophages, bloquant ainsi leurs mécanismes de défense et créer une vacuole dans laquelle elle peut se répliquer. C'est cette vacuole qui interagit avec les mitochondries mais il restait à élucider cette dernière étape.
Fragmentation de la mitochondrie
Les chercheurs français et suisses ont montré que L. pneumophila agit via la sécrétion d'une enzyme appelée MitF et l’activation d'une protéine, DNM1L qui aboutissent à une fragmentation de la mitochondrie mais pas à la mort cellulaire. Les changements induits par la bactérie dans la dynamique mitochondriale se traduisent par des modifications physiologiques de la cellule hôte qui prend un phénotype de type Warburg, caractéristique des cellules cancéreuses.
Cette stratégie a un impact important sur la virulence de L. pneumophila. La réplication intracellulaire de L. pneumophila est impossible lorsque les changements de morphologie mitochondriale sont inhibés (candidat médicament).
« Cette découverte est majeure, car elle permet de mettre en évidence une stratégie clé employée par L. pneumophila pour se répliquer dans les cellules », souligne Carmen Buchrieser, cheffe d’équipe de l’unité de Biologie des bactéries intracellulaires de l’Institut Pasteur et du CNRS. « Il est donc essentiel que les chercheurs ciblent aussi les changements métaboliques causés par les bactéries pathogènes, afin de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques contre la légionellose ainsi que d’autres pathologies liées aux bactéries intracellulaires », poursuit-elle.
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