Un régime alimentaire riche en aliments ultra-transformés accélérerait le vieillissement biologique, suggère une étude présentée à la conférence internationale sur l’obésité (European and International Conference on Obesity - ECOICO 2020), qui s’est tenue du 1er au 4 septembre.
De précédents travaux avaient déjà permis d’établir un lien entre la consommation de ces aliments industriels et la prévalence de maladies comme l’hypertension, l’obésité, le diabète ou certains cancers, des pathologies souvent liées à l’âge.
Une consommation importante double le risque de télomères raccourcis
Dans cette nouvelle étude publiée dans « The American Journal of Clinical Nutrition », les auteurs ont cherché à mesurer l’influence de ce type d’alimentation sur la longueur des télomères. Ils se sont appuyés sur les données de la cohorte espagnole « SUN Project », constituée en 1999, qui soumet des questionnaires aux participants tous les deux ans. En complément, une étude génétique a été menée auprès de 886 participants de cette cohorte âgés de plus de 55 ans (645 hommes et 241 femmes, âge moyen de 67,7 ans).
Les participants ont été répartis en 4 groupes de taille égale (quartiles), des moins consommateurs d’aliments ultra-transformés à ceux qui en consomment le plus : moins de 2 portions par jour, de 2 à 2,5 par jour, entre 2,5 et 3, et enfin, plus de 3 portions par jour.
Il en ressort que les télomères étaient presque deux fois plus susceptibles d'être courts chez les personnes ayant une consommation élevée (plus de 3 portions par jour) d’aliments ultra-transformés. La probabilité d’avoir des télomères raccourcis augmentait « considérablement » entre chaque quartile, par rapport au premier : de 29 % au second quartile, 40 % au troisième et de 82 % au dernier (les plus gros consommateurs d’aliments ultra-transformés).
Risque de dépression
Les auteurs ont également constaté que la consommation d’aliments ultra-transformés était associée à un risque de dépression (en particulier chez les patients ayant de faibles niveaux d'activité physique), d'hypertension, de surpoids ou d’obésité et de mortalité toutes causes confondues.
« Des recherches supplémentaires à partir d’études longitudinales plus larges avec des mesures de base et répétées des télomères sont nécessaires pour confirmer ces observations », précisent-ils.
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