La LMC au congrès de l'EHA : un bilan positif à l'arrêt des inhibiteurs de tyrosine kinase dans la cohorte EURO-SKI

Par
Publié le 14/06/2016
leucémie myéloïde chronique

leucémie myéloïde chronique
Crédit photo : PHANIE

Une majorité de patients traités pour une leucémie myéloïde chronique (LMC) reste en rémission moléculaire majeure à l'arrêt des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK). C'est le bilan positif dressé dans le suivi de cohorte EURO-SKI chez 772 patients dans 11 pays européens. L'étude a été présentée au dernier congrès de l'European Hematology Association (EHA) qui a eu lieu du 9 au 12 juin à Copenhague.

L'objectif de cette vaste étude est de préciser les marqueurs pronostiques chez les patients en rémission moléculaire profonde et durable à l'arrêt des ITK. Alors que l'utilisation de cette classe médicamenteuse a transformé la survie des patients, de nombreuses études ont suggéré que les ITK peuvent être arrêtés avec succès.

Dans la cohorte EURO-SKI, étaient éligibles les patients ayant une LMC en phase chronique suite à un traitement ITK d'au moins 3 ans et avec une réponse prononcée dite MR4 (valeur BCR-ABL au seuil de 0,01 %) pendant au moins 1 an.

Durées du traitement et de la réponse moléculaire

Parmi les patients aux données moléculaires disponibles, 331 ont perdu leur réponse moléculaire majeure (RMM), 4 sont décédés en rémission, et 381 sont restés en RMM lors du suivi (1-36 mois). Cela s'est traduit par une survie sans rechute moléculaire de 62 % à 6 mois, de 56 % à 12 mois et de 51 % à 24 mois. L'ITK de 1re intention était l'imatinib dans 94 % des cas, suivi du dasatinib (2 %) et du nilotinib (2 %).

L'âge médian au diagnostic était de 51,9 ans et celui à l'arrêt des ITK de 60,3 ans. Le moment entre le diagostic et l'arrêt des ITK allait de 36,7 à 270,7 mois, en médiane de 92,7 mois. Le traitement ITK était administré en médiane pendant 91 mois (36,3-170,3 mois). La durée médiane de MR4 avant l'arrêt des ITK était de 56,3 mois.

L'étude EURO-SKI révèle l'importance de la durée du traitement ITK et de la durée de la réponse MR4 en tant que marqueurs pronostiques. En revanche, ni le sexe ni aucune des variables des deux scores Skodal et EUTOS (âge, taille de la rate, taux plaquettes, pourcentage de blastes, pourcentage de basophiles) n'ont pas été associés à la persistance à 6 mois d'une réponse moléculaire majeure. L'essai EURO-SKI se poursuit actuellement pour préciser les facteurs pronostiques après arrêt des ITK.

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr