LE COMPTEUR de promesses de dons du Sidaction est resté bloqué dimanche soir à 5,2 millions d’euros, contre 5,8 millions en 2009. Un repli « significatif », a reconnu le directeur général de Sidaction, Bertrand Audoin, qui a aussi souligné que tout restait « ouvert jusqu’au 11 avril ». L’an dernier le montant des promesses avait en effet été réévalué à 6,45 millions au terme de la campagne de collecte.
Les responsables du Sidaction refusent de lier la baisse des promesses à la vive polémique qui a opposé Pierre Bergé et le Téléthon. Le président de Sidaction avait, dans une tribune au « Monde », accusé l’Association française contre les myopathies (AFM) de « parasiter la générosité » des Français et avait suggéré « une générosité mieux répartie par des appels aux dons mieux coordonnés » entre organismes.
Bertrand Audoin tout comme Christine Tabuenca, responsable de la campagne d’appels aux dons, préfèrent évoquer l’effet de la crise économique. « La crise touche tout le monde, mais ses conséquences sont encore plus dramatiques pour les personnes vivant avec le VIH, déjà en situation de précarité », explique l’association qui s’inquiète de la « désaffection des pouvoirs publics sur le sida ».
Appel à plus d’engagement public.
Juste avant le Sidaction, Marisol Touraine, secrétaire nationale du Parti socialiste a appelé à « lutter contre le sentiment de banalisation » du sida et a insisté sur la « nécessité d’un engagement public financier et massif ».
Un sentiment partagé par les spécialistes du sida, le Pr Jean-François Delfraissy allant même jusqu’à affirmer que l’ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites), qu’il dirige, allait être en « quasi-faillite » dans le courant de 2010 et n’aurait « plus les moyens de porter les nouveaux projets autour de la prévention ». Casser l’épidémie, « c’est une question d’argent », a-t-il déclaré. Les antirétroviraux sont apparus comme de nouveaux outils de prévention mais des études sont encore nécessaires pour en apporter la preuve scientifique. « Il faut des financements pour le démontrer clairement », a estimé le directeur de l’Agence.
Les fonds récoltés par le Sidaction servent pour moitié à financer la recherche, l’autre moitié étant allouée à des programmes de prévention et d’aide aux malades en France et dans des pays en développement. Les promesses de dons peuvent être enregistrées jusqu’au 11 avril, soit par téléphone (appel gratuit au 110), soit par SMS en tapant DON au 33.000 (SMS non surtaxé). Des dons peuvent être faits toute l’année sur l’iPhone d’Apple (application gratuite dédiée), par le Net (www.sidaction.org) ou simplement par courrier (Sidaction - 228, rue du Faubourg-Montmartre, 75010 Paris). L’objectif de la collecte est d’atteindre 7 millions d’euros au mois de juin.
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