Le Pr Alim-Louis Benabid a reçu jeudi 9 juin le prix de l’Inventeur européen 2016, dans la catégorie « Recherche » décerné par l'Office européen des brevets (OEB). Le prix est attribué chaque année par un jury d'experts et, depuis 3 ans, des internautes qui votent en ligne.
Un « pacemaker pour le cerveau »
Le neurochirurgien et physicien français « est récompensé pour avoir révolutionné le traitement de la maladie de Parkinson et d'autres maladies neurologiques grâce à la stimulation cérébrale profonde (SCP) à haute fréquence », souligne l'OEB. Le Pr Benabid est conseiller scientifique auprès du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) depuis 2007 et travaille actuellement au Clinatec, laboratoire de recherche biomédicale développé par le CEA en partenariat avec l’université Joseph-Fourier, l’INSERM et le CHU de Grenoble, sur des applications des micro-nanotechnologies dans les maladies du cerveau. Après un diplôme de médecine à l'université Joseph-Fourier à Grenoble en 1970, il a obtenu un doctorat de physique en 1978. Un double parcours qui l'a conduit à la mise au point d'un « pacemaker pour le cerveau » utilisé dans le monde entier et qui a déjà permis de changer la vie de plus de 150 000 patients atteints de la maladie de Parkinson, qui peuvent de nouveau mener une vie autonome et fonctionnelle. Le Pr Benabid avait déjà reçu le prix Lasker en 2014 et a été la même année, le premier européen à recevoir le prestigieux « Breakthrough Prize in Life Sciences ».
« Mener des recherches est un privilège, faire une découverte utile est aussi un privilège, être reconnu est encore un privilège », a-t-il souligné en recevant son prix. « Seuls les artistes et les écrivains sont les détenteurs de leurs trouvailles. Dans les sciences, nous travaillons en collaboration avec les autres scientifiques et les patients », a-t-il ajouté en dédiant sa récompense à tous ceux « qui ont travaillé avec moi ».
Un kit de diagnostic pour le VIH
Le ministre de la Recherche Thierry Mandon lui a adressé ses félicitations. Le ministre a aussi salué l'autre lauréate, la franco-britannique Helen Lee, chercheuse à l'Université de Cambridge. La chercheuse qui a mis au point un kit de diagnostic facile d'emploi et à faible coût pour des maladies telles que le VIH ou l'hépatite B, destiné aux pays en développement, est récompensée dans la catégorie « prix du Public ». Lors du scrutin en ligne qui a eu lieu durant les cinq semaines précédant la cérémonie, Helen Lee a obtenu plus de 36 300 voix sur un total de 56 700 (soit 64 %).
La recherche médicale a particulièrement été distinguée lors de cette édition. Les Allemands Bernhard Gleich et Jürgen Weizenecker ont quant à eux remporté le prix dans la catégorie « Industrie » pour un procédé d'imagerie médicale à particules magnétiques permettant d'obtenir une image haute résolution et en temps réel des tissus. Dans la catégorie « Pays non européens », l'ingénieur chimiste américain Robert Langer a été distingué pour son procédé consistant à encapsuler des médicaments anticancéreux dans des plastiques biodégradables pour les administrer de manière ciblée.
Le Pr Alain Carpentier, nommé dans la catégorie « Œuvre », n'est finalement pas primé.
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