LE PR SANTIAGO MORENO, Madrid, (Espagne) a bien insisté sur la complexité des facteurs qui conditionnent l’efficacité à long terme d’un traitement de l’infection VIH : bien sûr, la persistance de la suppression virale et de la restauration des fonctions immunitaires, mais aussi la tolérance et l’acceptabilité. En pratique, cela fait beaucoup de paramètres à prendre en compte à commencer par des comorbidités fréquentes dans des populations qui, heureusement, vieillissent de plus en plus et par la gestion d’interactions médicamenteuses, elles aussi de plus en plus nombreuses. D’où l’importance d’études observationnelles complétant le développement clinique, après le lancement d’un anti-rétroviral, comme celle qui a été présentée à Glasgow et qui regroupe 1924 dossiers de patients qui ont débuté un traitement par Reyataz en Allemagne, en France et en Suède (entre octobre 2004 et mars 2007). Ces patients ont été suivis pendant trois ans en moyenne et, pour certains, jusqu’à cinq ans.
L’âge moyen était de 43 ans dans cette population majoritairement masculine (76 %) ; 722 patients présentaient moins de 500 copies/ml à l’inclusion et 540 une charge virale plus élevée. En moyenne, ils prenaient des anti-rétroviraux depuis quatre ans, dont des antiprotéases pour 75 % d’ente eux (avec une durée moyenne de 2,6 ans).
La proportion de patients restant sous traitement à trois ans ( critère de jugement principal), est de 56 et 53 % selon la charge virale initiale (< ou › 500 copies/ml). Ce qui aboutit à une durée médiane avant arrêt de quatre ans.
Si l’on considère le seuil de 50 copies/ml, étude effectuée chez 1 130 patients (413 présentant moins de 50 copies/ml à l’inclusion et 717 plus), on constate que 75 % des patients indétectables à l’inclusion le demeurent à trois ans et que 51 % de ceux qui ne le sont pas le deviennent et le demeurent.
Une tolérance confirmée.
Les raisons d’arrêt du traitement sont liées à une perte d’efficacité dans 5 % des cas et à des effets secondaires dans 11 % des cas. Il y a eu, globalement 43 % d’arrêts et environ 10 % de perdus de vue. L’analyse des effets indésirables ne met pas en évidence de données nouvelles par rapport aux essais cliniques, les diarrhées (4 %) et les nausées (3 %) étant les troubles les plus mentionnés. Par contre, les ictères (< 1 %) et les arrêts pour hyperbilirubinémie (< 1 %) sont peu fréquents, ce qui est rassurant par rapport à certaines données antérieures (étude Castle). Enfin, la tolérance lipidique apparaît, une nouvelle fois, favorable.
Pour Jan van Lunzen, ces données sont aussi importantes que les résultats de l’étude ACTG 5202 qui ont été présentés au début de l’année et qui ont montré que l’atazanavir boosté (Reyataz) faisait aussi bien que la référence Sustiva en termes d’efficacité et de tolérance, chez des patients naïfs, en association avec les couples ABC/3TC ou TDF/FTC.
Une démonstration qui est une première pour une antiprotéase, au terme d’un grand essai randomisé qui a duré 96 semaines. Il est en effet capital de mieux savoir comment et pendant combien de temps les traitements sont effectivement pris, quand et pourquoi on switche vers un produit, en sachant que les décisions peuvent être « dictées » par la science mais aussi prises par les soignants et, de plus en plus, par les patients, sur des critères divers.
(1) Conférence de presse internationale organisée par BMS.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation