L’ÉNERGIE nucléaire est actuellement « une composante essentielle des ressources énergétiques françaises et le restera longtemps en raison d’avantages reconnus », indique l’Académie des sciences dans un avis sur la flilère nucléaire française. Dix mois après l’accident de Fukushima, les académiciens rappellent que la France n’a connu aucun accident grave, sur plus de 30 ans d’expérience et pour un parc de 58 réacteurs.
Il y a toutefois des leçons à tirer, notamment sur le plan humain. Face aux nombreuses interrogations de la population, l’Académie recommande d’améliorer « préventivement » l’information et la communication sur les accidents et incidents naturels ou industriels. Il est nécessaire de développer une épidémiologie d’accidents graves, mobilisable en cas de désastre environnemental, naturel ou technologique, et dotée d’un plateau technique permettant « une observation en temps réel et un suivi exhaustif à long terme de la population », estiment les scientifiques. Il faut également modéliser des scénarios de réponse aux accidents des différents échelons du système de soins pour évaluer leur efficacité. Dans les universités, l’enseignement et la recherche consacrés au nucléaire, à l’épidémiologie et à la prise en charge des accidents devrait être accrus. De même, les académiciens suggèrent de mettre l’accent sur la recherche sur la perception des risques, de leurs déterminants et de leur impact sur les comportements individuels et collectifs. Mais ils soulignent que« quatre décennies d’expérience ont montré que l’impact sanitaire du nucléaire est bien moindre que celui d’autres sources principales d’énergie, le charbon en particulier ».
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