« Malgré de nombreuses victoires, le combat n'est pas terminé. » C'est sur cette phrase que s'est ouverte, jeudi soir, l'édition 2017 du Sidaction, qui se poursuivra jusqu'au dimanche 26 mars. Les Français sont invités à faire leur promesse de don en appelant le 110, en donnant par SMS au 92 110 ou en se rendant sur le site de l'association. En 2016, l'opération avait permis de totaliser 4,2 millions d’euros de promesses de dons. Sidaction mène par ailleurs une campagne intitulée « la vie avec », visant à mettre en avant des témoignages de personnes vivant avec le VIH.
Cette 24e campagne annuelle a lieu alors qu'un sondage réalisé par l'Ifop et Bilendi sur demande du Sidaction, pointe du doigt la chute du niveau de connaissance des Français sur le VIH. Le sentiment d’information a ainsi baissé de 10 points par rapport à 2014 avec une méconnaissance forte partagée par toutes les classes d'âge.
La transmission par le baiser est possible pour 1 Français sur 5
Ainsi, bien que 71 % des Français déclarent avoir peur du sida, seule une personne sur deux sait qu’il existe un autotest de dépistage vendu en pharmacie. Près de la moitié (42 %) des Français estime par ailleurs être mal informée sur les lieux où aller pour se faire dépister et 57 % sur l’existence d’une prophylaxie post exposition. Ces pourcentages sont identiques chez les 15-24 ans et dans l’ensemble de la population.
Les légendes urbaines sur les moyens de contamination et de prévention ont la vie dure, puisque 16 % des Français pensent que le virus du sida peut être transmis en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques (18 % des 15-24 ans), que 16 % jugent que l’utilisation d’un produit de toilette intime est efficace pour empêcher la transmission (12 % des 15-24 ans), et qu'un quart des personnes interrogées reste persuadé que le risque existe même lors d’un rapport sexuel protégé. Enfin, 22 % des Français pensent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida (23 % des 15-24 ans), et 15 % pensent que le virus peut être transmis en embrassant une personne séropositive ou en entrant en contact avec sa transpiration (21 % des 15-24 ans).
La HAS rappelle l'importance du dépistage
À l'occasion du Sidaction, la Haute autorité de santé a rappelé les recommandations en vigueur en matière de dépistage. Elle rappelle que la proposition de dépistage doit tenir compte de l'incidence régionale de l'infection. Ainsi, elle doit être plus souvent proposée en Île-de-France, qui concentre 42 % des nouvelles infections annuelles, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et dans les départements français d'Amérique.
La HAS préconise en outre la diversification des outils de dépistage : TROD, autotests, tests sanguins Elisa en laboratoire. La HAS reconnaît notamment l'intérêt des actions de dépistage par TROD « hors les murs » à la rencontre des populations-clés, réalisées par les associations et les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Elle rappelle l'importance des nouvelles stratégies de prévention : TasP (Treatment as Prevention) pour les personnes infectées et prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour les personnes non infectées.
On estime que 153 000 personnes vivent avec le VIH en France, dont 25 000 ignorent encore qu’elles sont séropositives. Tous les ans, on compte en moyenne 6 000 nouvelles découvertes de séropositivité.
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