Jacques Miller est le dernier homme à avoir découvert la fonction d’un organe humain, le thymus. Il a 30 ans en 1961 quand il écrit dans « The Lancet » que le thymus, loin d’être un simple vestige, joue un rôle essentiel dans le développement du système immunitaire. Et, six ans plus tard, il découvre qu’il y a deux populations de lymphocytes : les T, qui proviennent du thymus, et les B, issus de la moelle osseuse. Né en France en 1931 sous le nom de Meunier, le petit Jacques part pour la concession française de Shanghai où son père dirige la banque franco-chinoise. Envoyé en Suisse pour son éducation, il revient à Shanghai en 1939. Son père, qui s’oppose au gouvernement de Vichy, est arrêté pour avoir tenté de faire passer des Français de la concession française à la concession britannique ; puis il change de nom : la famille Meunier devient la famille Miller qui, en 1941, juste avant l’arrivée des Japonais, part en Australie. Plus tard, on retrouve Jacques Miller à Londres où il mène un travail sur une leucémie virale murine. Il observe que les souris thymectomisées ont très peu de lymphocytes. Des greffes de peau montrent que ces souris sont immunodéficientes. « C’était fantastique. J’avais des souris avec 4 ou 5 types de peau sur le dos, de différentes couleurs. À l’évidence, le thymus jouait un rôle dans la construction du système immunitaire. » Miller aurait-il pu avoir le prix Nobel ? Oui, estime Peter Morris, d’autant que les travaux récompensés cette année s’appuient sur ceux de Miller.
The Lancet du 8 octobre 2011, p. 1290.
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