DE NOTRE CORRESPONDANTE
Quatre cent cinquante chercheurs issus d’équipes cliniques, hospitalières et des grands laboratoires, venus du monde entier, se sont réunis pour faire le point sur les dernières avancées. Coïncidence de calendrier, c’est aussi le vendredi 5 novembre que Toulouse, qui dispose déjà du seul gérontopôle français, a déposé sa candidature pour devenir Institut hospitalo-universitaire (IHU), consacré au vieillissement et à la prévention de la dépendance (voir encadré).
C’est le professeur toulousain Bruno Vellas, président de l’Association internationale de gérontologie et gériatrie qui a ouvert le congrès, « Nous ferons le point sur les essais les plus prometteurs, mais aussi sur ceux qui se sont révélés négatifs en particulier certains essais de molécules visant à mesurer les effets des dépôts d’amyloïdes dans le cerveau », a-t-il indiqué. Pour le Pr Jacques Touchon, président du conseil scientifique de la Fédération française de recherche sur le cerveau, « ce congrès est justement l’occasion de tirer profit de ces essais décevants. Jusqu’à présent les principales stratégies de recherches se sont basées sur la destruction de ces protéines, peut-être faudrait-il trouver de nouvelles cibles ». Un point de vue partagé par le Pr Françoise Forette, présidente du collectif Alzheimer et du comité scientifique du futur IHU de Toulouse : « Comme pour le sida ou le cancer, nous irons probablement vers des multithérapies. »
Parmi les 150 molécules actuellement en développement, les experts s’intéressent par ailleurs à celles qui agissent sur la protéine TAU, par le biais d’une étude réalisée en Allemagne.
Enfin, un essai en cours apparaît selon les spécialistes comme le plus prometteur. C’est celui qui utilise l’immunothérapie. « Il s’agit de molécules qui interviennent directement sur les cellules cérébrales et les rendent résistantes aux agressions. Nous attendons des résultats, il est possible que nous ayons une avancée majeure dans les deux prochaines années, et très probable dans les dix ans », a ainsi indiqué le Pr Paul Aisen, de l’université Californie-San Diego, membre du comité scientifique du CTAD.
La prévention et le dépistage ont aussi été au cœur des préoccupations des chercheurs pendant ces journées. Pour les spécialistes, « la définition de la maladie a été élargie, il sera indispensable de mettre au point des médicaments avant que le cerveau ne soit abîmé. Ce sont des IRM ou des ponctions lombaires qui permettent de déceler très en amont les mécanismes de la maladie ». En effet, auparavant, le diagnostic de démence se faisait sur le repérage d’un syndrome, alors que l’on distingue maintenant trois phases distinctes dans la maladie d’Alzheimer : une première phase présentant des lésions sans aucun symptôme, une deuxième avec des lésions et de discrets symptômes, puis la démence.
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