Le secrétaire d’Etat à l’Enseignement et la Recherche, Thierry Mandon, a annoncé l’attribution d’un budget au consortium de recherche multidisciplinaire REACTing (REsearch and ACTion targeting emerging infectious diseases) mis en place par l’INSERM, l’Institut Pasteur, le CNRS, l’IRD le CIRAD et l’ANRS pour préparer la réponse aux urgences sanitaires.
Cette annonce a été faite lors du retour d’expérience (RETEX) sur la crise Ebola, organisé ce mercredi par le ministère des Affaires étrangères, où la question de l’accélération de la mise en place de la recherche d’urgence a fait l’objet d’une table ronde. « Écrire les protocoles, trouver les fonds, s’approvisionner en stocks de traitements à expérimenter, recruter du personnel et le former… tout cela prend du temps et explique pourquoi aussi peu de programmes de recherche ont été lancés au cours de cette crise avant décembre 2014 », a expliqué le Pr Cornelius Schmaltz, chef de l’unité en charge des maladies infectieuses au sein du département de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne.
« Nous avons reçu une lettre de mission qui valide l’existence de ce budget, dont le montant n’est pas encore précisé », a déclaré auprès du « Quotidien » le Pr Jean François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS). « Pour l’instant, REACTing est une organisation un peu informelle, avec un groupe de travail (dirigé par Arnaud Fontanet de l’Institut Pasteur N.D.L.R) chargé d’anticiper tout ce qui pourra accélérer la mise en place de programmes de recherche de crise », explique-t-il.
REACTing travaille donc sur des sujets aussi variés que la constitution de protocoles de recherche « tout faits » pour évaluer des traitements ou des candidats vaccins, ou la réduction des délais liés aux contraintes réglementaires imposées par les agences sanitaires.
Le budget assigné à REACTing, qui s’inscrira dans le projet de loi de finance actuellement en discussion, est notamment destiné à constituer un fonds d’amorçage pour des programmes de recherche d’urgence lors des crises sanitaires à venir.
Des fonds d’urgence aux niveaux européen et mondial
Le réseau REACTing devrait d’ailleurs avoir un équivalent à l’échelon européen, doté d’un budget pour la recherche d’urgence nourri par les contributions des pays membres. Un fonds de réaction d’urgence de près de 236 millions de dollars (215 milliards d’euros) doit également renforcer les capacités de préparation, de surveillance et de réponse de l’OMS en cas d’urgence sanitaire. Ce fonds s’inscrit dans le cadre des réformes anoncées lors de la 68e édition de l’Assemblée mondiale de la santé, qui s’est tenue en mai dernier.
Présente lors du RETEX, le Pr Sally Davis, du ministère britannique de la santé, a rappelé que le Royaume-Uni était prêt à participer au fonds de l’OMS à hauteur de 10 millions de dollars. « Nous pensons aussi qu’il faudrait un fonds spécifiquement dédié à la mise en production en urgence de vaccins expérimentaux », a-t-elle ajouté.
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