UNE ÉTUDE originale démontre clairement et pour la première fois que certains antirétroviraux ne sont pas présents dans les cellules lymphoïdes de l’intestin et des ganglions lymphatiques à des taux efficaces, même si dans la circulation, leur taux est suffisant pour contenir le VIH.
Les réservoirs du VIH – ganglions lymphatiques et tissu lymphoïde associé à l’intestin (GALT) - constituent les raisons pour lesquelles il est à ce jour impossible d’éradiquer le virus en dépit du traitement donné pendant des années.
L’hypothèse posée Courtney Fletcher (Université du Nebraska) et coll. est qu’une réplication à bas bruit persiste dans les tissus lymphoïdes en présence du traitement HAART, et que la raison principale en est une concentration intracellulaire d’antitroviraux insuffisante. Une étude des organes lymphoïdes a été entreprise avec des outils biologiques : hybridation in situ pour identifier les ARN, signes histologiques de réplication, dosages des antirétroviraux. On a étudié les mêmes paramètres dans les cellules du sang circulant (CD4) et on a fait des mesures simultanées de l’activité virale.
Dans la cohorte de 12 patients mis sous trithérapie, des ganglions lymphatiques et du tissu GALT ont été prélevés 1, 3 et 6 mois après le début du traitement antirétroviral. Les données biologiques apportent la preuve qu’il y a une réplication active dans les tissus lymphatiques qui de ce fait constituent des réservoirs du VIH.
« C’est la première fois que l’on démontre rigoureusement, avec des dosages intracellulaires de l’ARN, qu’il y a cette réplication résiduelle au niveau des réservoirs du VIH », explique au «Quotidien» le Pr Lafeuillade. Les taux des antirétroviraux sont élevés dans les cellules circulantes du sang, mais pas dans celles du tissu lymphoïde.
Les résultats sont variables d’un patient à l’autre et sont reproductibles chez un même patient. Par exemple, chez un patient on retrouve une antiprotéase à un taux thérapeutique, mais pas chez un autre.
Maintenant il faut comprendre ce qui se passe dans les organes lymphoïdes. Et trouver des moyens de surmonter ce problème, peut être en travaillant sur les formes galéniques : forme liposomiale, nanoparticules ou autre, explique le Pr Lafeuillade.
« International Workshop on HIV Persistence, Reservoirs & Eradication Strategies », Sint Maarten.
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