La revue « Science Translational Medicine » rapporte que des chercheurs américains ont identifié un candidat vaccin en prévention des infections basses à virus respiratoire syncytial (VRS) chez tous les nouveau-nés et nourrissons.
L'anticorps monoclonal MEDI8897 a été obtenu à partir de l'anticorps D25 qui cible la protéine de fusion F du VRS exprimée sur les virions et les cellules infectées. Les résultats présentés correspondent à la phase préclinique chez le rongeur (Sigmodon hispidus) et chez le macaque.
Principale cause des bronchiolites
Le VRS est la principale cause d'infections respiratoires basses chez l'enfant ; il est isolé dans 60 à 75 % des bronchiolites chez les moins de 2 ans. Malgré 50 ans de recherche et développement, aucun vaccin n'est disponible sur le marché. Seul le palivizumab, un anticorps monoclonal humanisé, est autorisé en prévention chez les enfants à haut risque (prématurés, atteints de cardiopathie congénitale…). Composé de séquences d'anticorps humains (95 %) et murins (5 %), il exerce une puissante activité neutralisante et inhibitrice de fusion vis-à-vis des variétés des sous-types des chaînes A et B du VRS, mais doit être administré en intramusculaire une fois par mois pendant toute la saison épidémique.
Depuis la découverte du palivizumab il y a 20 ans, de nouvelles méthodes ont permis d'identifier des anticorps monoclonaux ciblant la protéine de fusion F encore plus puissants. Les chercheurs ont sélectionné différents d'anticorps à partir de lymphocytes B de donneurs, dont le D25 qui a montré le meilleur potentiel avec une activité virale 5 fois plus importante que le motavizumab, un dérivé du palivizumab. À partir de D25, les chercheurs ont obtenu plus de 1 500 variants dont le MEDI8897 qui s'est avéré être 4 fois plus efficace que le D25 (et 20 à 150 fois que le palivizumab).
Une demi-vie plus longue
Les chercheurs ont testé la molécule chez un rongeur (Sigmodon hispidus) : là aussi, MEDI8897 a été capable de réduire la charge virale pulmonaire à des niveaux plus faibles que le palivizumab (9 fois plus efficace) chez l'animal infecté.
Par ailleurs, MEDI8897 a aussi une demi-vie plus longue que le palivizumab, ce qui a été vérifié chez le macaque. Des études récentes chez l'homme montrent que sa demi-vie est 3 fois plus importante, ce qui permettrait de n'administrer qu'une seule dose pour l'ensemble de la saison.
Depuis cette étude, une étude de phase IIb chez des nourrissons prématurés a été lancée. Un essai de phase III est prévu chez des nourrissons à terme en bonne santé. En avril 2015, MEDI8897 a obtenu le droit à un examen prioritaire (Fast Track) de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis.
En mars dernier, Sanofi Pasteur annonçait une collaboration avec MedImmune, la division mondiale de recherche et développement sur les agents biologiques d’AstraZeneca qui a développé l'anticorps.
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