« AUJOURD’HUI, nul ne peut contester que l’imagerie est au cœur des progrès spectaculaires et des innovations qui ont révolutionné les pratiques médicales au cours des trente dernières années », explique le Pr Jean-Pierre Pruvo, secrétaire général de la Société française de radiologie (SFR). C’est parce que l’imagerie est ainsi « au cœur des révolutions médicales » que le Conseil professionnel de la radiologie (le G4 réunissant les quatre grandes instances de la discipline) a élaboré un plan d’urgence de dix mesures pour l’imagerie.
« Ce plan vise à rappeler que les radiologues contribuent au quotidien à l’amélioration des pratiques et que les grands plans de santé publique (cancer, maladie d’Alzheimer, AVC…) ne pourront être menés à bien sans une imagerie moderne et innovante », indique le Pr Pruvo, en faisant valoir, par exemple, que ce sont les campagnes de dépistage qui contribuent à l’amélioration de la prise en charge et du pronostic des maladies graves, comme le cancer du sein. « L’amélioration des techniques chirurgicales (robot-assistées, coelioscopiques ou transluminales) les a rendues plus performantes et moins invasives grâce au guidage par l’imagerie », indique le secrétaire général de la SFR.
Une imagerie performante.
« Aujourd’hui, l’imagerie permet aux patients de bénéficier d’un diagnostic fiable et précis pour une prise en charge rapide et adaptée. Elle permet de suivre pas à pas les traitements et d’adopter une stratégie thérapeutique sur mesure qui répond aux besoins des patients », ajoute le Pr Pruvo, en instant sur la nécessité d’être en mesure de proposer à tous les patients sur tout le territoire une « imagerie performante adaptée à toutes les pathologies, grâce à la création de plateaux d’imagerie complets et diversifiés, de taille conséquente et mutualisés ».
Du bon usage à la concertation.
Élaboré pour être adressé au plus haut niveau de l’État, le plan comprend donc les dix mesures suivantes.
- Diffuser et mettre en œuvre l’utilisation du Guide de bon usage des examens d’imagerie, excellent outil interdisciplinaire du développement professionnel continu.
- Assurer une imagerie diagnostique et interventionnelle et adaptée pour tous les patients en faisant en sorte que les plateaux d’imagerie soient complets, diversifiés et regroupés autour d’équipes de taille suffisante et plurispécialisés.
- Soutenir l’installation des systèmes d’information, d’archivage et de partage des images assurant la mise en réseau des acteurs de soins.
- Dans le cadre du développement de l’e-Santé, déployer la téléradiologie pour garantir aux patients un acte d’imagerie médicalisé 24 heures sur 24, sur l’ensemble du territoire.
- Soutenir la réalisation d’études médico-économiques visant à apprécier le rapport coût-efficacité des techniques d’imagerie.
- Adapter la CCAM (classification commune des actes médicaux) aux progrès de l’imagerie.
- Accélérer la mise à niveau et le renouvellement des appareils d’imagerie afin que les patients bénéficient des progrès de la recherche.
- Revoir les modalités administratives d’autorisation des équipements comme le scanner et l’IRM ;
- Considérer les spécificités de l’imagerie hospitalo-universitaire en déployant un nombre suffisant de plateformes de recherche expérimentales et translationnelles (convergence de l’imagerie et des biotechnologies) conformément aux recommandations du rapport Marescaux.
- Mettre en œuvre la concertation entre les professionnels de l’imagerie et les ARS (agences régionales de santé) pour toutes les questions relevant de l’imagerie.
* D’après un entretien avec le Pr Jean-Pierre Pruvo (CHRU Lille), secrétaire général de la Société française de radiologie.
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