LES FEMMES infectées par le VIH ont un risque accru d’infection à papillomavirus humain (HPV) et de néoplasies intra-épithéliales cervicales (CIN). La prévalence augmente avec l’importance du déficit immunitaire. Néanmoins, chez les femmes qui reçoivent un dépistage régulier, l’incidence du cancer invasif du col utérin n’est pas plus élevée chez les femmes infectées par le VIH. Les recommandations sont de faire un frottis cervico-utérin annuel. En cas d’anomalie cytologique, la prise en charge doit tenir compte des spécificités liées au VIH et il est recommandé une colposcopie de routine pour les femmes séropositives en cas d’anomalies cytologiques, y compris les ASC-US. Lorsque la colposcopie-biopsie avec curetage endocervical montre un CIN2 ou 3, l’indication (conisation chirurgicale ou exérèse à l’anse) est indépendante du statut VIH. Le risque de dysplasie persistante ou récurrente après le traitement est augmenté chez les femmes infectées par le VIH et un suivi avec frottis seul ou cytologie et colposcopie est recommandé tous les six mois au cours de la première année après le traitement. Enfin, les femmes séropositives sont à risque d’autres localisations de lésions à HPV : lésions vaginales, vulvaires et anales, qui doivent systématiquement être recherchées.
HSV2.
Les infections génitales basses sont fréquentes et volontiers récidivantes chez les femmes infectées par le VIH mais leur gravité n’est pas augmentée. Pour les femmes immunocompétentes, le traitement est semblable à celui des femmes séronégatives. La prévalence des vaginoses est augmentée dans certaines études, notamment lorsque les CD4 sont inférieurs à 200.
D’importantes études de cohorte n’ont pas montré de différences significatives en fonction du statut sérologique VIH pour la prévalence des infections à chlamydia, gonocoque, trichomonas ou syphilis. Toutefois, la présence d’IST augmente le risque de transmission du VIH aux partenaires. En conséquence, les IST doivent être traitées de façon agressive chez les femmes vivant avec le VIH. L’impact du VIH sur les salpingites est marginal. Certaines études suggèrent que les femmes infectées par le VIH ont des symptômes plus graves, mais la réponse au traitement est la même que chez les femmes non infectées par le VIH.
Environ 70 % des personnes infectées par le VIH sont coïnfectés par HSV-2 et la progression du VIH est accélérée par le HSV-2. Le traitement du HSV-2 dans le cadre de la coïnfection VIH-1 nécessite souvent une augmentation de la posologie et de la durée du traitement. Les condylomes acuminés ont une prévalence et incidence accrues, dues à la coïnfection par des HPV et le VIH.
Préservatif et contraceptif.
Enfin, les patientes doivent être informées que la double contraception (utilisation concomitante de préservatifs et du contraceptif) est la stratégie optimale pour réduire la transmission hétérosexuelle du VIH et autres IST ainsi que de minimiser le risque de grossesse. En cas de multithérapie antirétrovirale, les contraceptifs oraux combinés sont à éviter en raison des interactions potentielles. Les DIU au cuivre et au lévonorgestrel ne sont pas contre-indiqués et sont souvent la meilleure option.
D’après la communication de L. Mandelbrot (hôpital Louis-Mourier, Colombes).
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation