C'est presque devenu une tradition : chaque congrès de l'IAS est le théâtre d'une annonce d'un cas de patients infectés par le VIH contrôlant son infection de manière très prolongée sans traitement.
Cette année, alors que le congrès était de retour à Paris après 14 ans d'absence, c'est le cas d'une fillette sud-africaine de 9 ans, née séropositive qui a été décris par le Pr Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Depuis 8 ans et 9 mois, cette jeune fille était en rémission après seulement 40 semaines de traitement antirétroviral, lors de sa participation à un essai clinique en 2007 sur 142 bébés.
L'année 2017 a également été l'occasion de fournir les derniers résultats de l'étude IPERGAY, présentés en février dernier à la CROI. Ces derniers démontent l'idée reçue qui veut que des personnes appartenant à un groupe à risque élevé d'infection, comme les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, courent un risque plus élevé d'infection par les infections sexuellement transmissibles en entrant dans un programme de prophylaxie pré-exposition.
Combattre les IST dans la PrEP
Le Pr Jean-François Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Saint-Louis (AP-HP), a en effet proposé une prophylaxie post-exposition (PPE) de doxycycline aux populations à risque fréquentant les consultations PrEP, à raison de 2 gélules à chaque fois qu'ils rapportaient un rapport sexuel non protégé. Au bout de 9 mois, une baisse de près de 50 % des infections sexuelles transmissibles était observée.
C'est également au cours de la CROI qu'ont été présentés les résultats des essais randomisés SWORD 1 et 2, menés pendant près de 3 ans, et montrant qu'une bithérapie avec dolutégravir+rilpivirine n'était pas inférieur à la poursuite d'une trithérapie classique chez les patients sous traitement dont la charge virale était indétectable. Ces essais ont contribué à modifier les recommandations françaises qui proposent, depuis juillet, plusieurs options de switch d'une trithérapie vers une bithérapie (dolutégravir+rilpivirine, inhibiteur de protéase boosté+lamivudine) voire à une monothérapie de darunavir boosté par le ritonavir.
Dans le domaine du « cure », un nouveau cas de patient dont les réservoirs ont été réduits par la prise d'une immunothérapie anticancéreuse a été décrit par les médecins français de l'Institut Curie et de la Pitié-Salepétrière. Plusieurs protéines (SMYD2, SUW133, marqueur CD32a) ont par ailleurs montré une potentielle capacité à forcer l'expression de l'ADN viral intégré dans les cellules réservoirs. En revanche, confirmation a été faite par des médecins californiens que la mise sous traitement très précoce ne permet pas de guérir ou même contrôler l'infection.
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