Lancé en grande pompe l’été 2004 avec la réforme de l’assurance-maladie de Philippe Douste-Blazy, le DMP devait, dès 2007, être déployé en France à l’ensemble des assurés, permettant de réaliser 3,5 milliards d’euros d’économies par an, assurait alors le très optimiste ministre de la Santé.
Un groupement d’intérêt public (GIP-DMP) était alors créé pour le mettre en œuvre, avec un calendrier ambitieux prévoyant sa généralisation à la France entière au 1er juillet 2007.
Las, le DMP qui, à ses débuts, s’appelait dossier médical « partagé », avant de devenir « personnel » (puis à nouveau partagé, donc), s’embourbera très vite. Systèmes d’information non communicants, gouvernance éclatée, problèmes de sécurité et de confidentialité des données : au 1er juillet 2007, aucun DMP n’était créé.
Un audit pour commencer
En arrivant au ministère de la Santé au printemps 2007, Roselyne Bachelot commande un audit du dossier.
Il est confié à Michel Gagneux (IGAS), qui préconise une remise à plat complète du dispositif, mais prévient que la généralisation du DMP nécessitera « une décennie ou deux ».
Roselyne Bachelot décide alors de créer l’ASIP-santé (agence des systèmes d’information partagés de Santé), qui regroupe en son sein le GIP-DMP, le GIP-CPS et un département d’interopérabilité des systèmes d’information. Michel Gagneux en est nommé président, et Jean-Yves Robin directeur.
La nouvelle équipe le jure, le pragmatisme sera de rigueur. Elle explique que le lancement du DMP ne sera effectif qu’en 2011, avec une lente montée en puissance. Cette fois, les choses avancent : le cadre d’interopérabilité est mis en place, le programme « identifiant national de santé » est publié, l’hébergeur est choisi, et l’ASIP travaille avec les éditeurs de logiciels pour qu’ils intègrent le DMP dans leur offre.
Le temps des coquilles vides
En janvier 2011, le ministère de la Santé, sous l’égide de Xavier Bertrand, célèbre une grand-messe à la gloire des premiers dossiers créés. Mais les choses recommencent à s’enliser. Les DMP sont en réalité créés au compte-gouttes, et l’utilité pratique du dispositif est de plus en plus contestée par les professionnels de santé. Faute d’appropriation par les médecins et de stratégie claire, le DMP se déploie péniblement et beaucoup de dossiers sont des coquilles vides.
En juillet 2013, Jean-Yves Robin fait lui-même ce constat d’échec : « Début 2011, l’ASIP a commencé à déployer le DMP, et on a arrêté ce déploiement fin 2011 ». À cette date, le financement de l’ASIP s’est sensiblement tari, portant un coup au déploiement du DMP en région. Jusqu’à son départ de l’ASIP fin 2013, Jean-Yves Robin répétait qu’il était « en attente d’une orientation politique pour aller plus loin ». Elle est enfin arrivée. Lui est parti.
Etude et Pratique
Prophylaxie post-TVP : AOD pleine dose ou demi-dose ?
Recommandations
La borréliose de Lyme
Mise au point
Palpitations : orientation diagnostique
En 5 points
Obésité : suivi d’un patient sous aGLP-1