Les hépatites B et C sont responsables de 1,3 million de décès chaque année, rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, ce 28 juillet.
Avec le slogan « Pour un avenir sans hépatite », l’OMS met l’accent sur la prévention de l’hépatite B chez les mères et les nouveau-nés. Alors que les efforts engagés depuis deux décennies pour réduire l’exposition des nouveau-nés via la vaccination portent leurs fruits, l’institution craint une remise en cause des avancées avec la pandémie de Covid-19.
Un recul de la vaccination contre l'hépatite B ?
« La part des enfants de moins de 5 ans présentant une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) est passée à un peu moins de 1 % en 2019 contre 5 % environ à l’ère prévaccinale (période allant des années 1980 au début des années 2000) », souligne l’OMS. La couverture vaccinale chez les enfants (trois doses) est passée, à l’échelle mondiale, d’environ 30 % en 2000 à 85 % en 2019, grâce notamment au soutien de Gavi, l’Alliance du Vaccin.
Mais une modélisation de l’Imperial College de Londres, réalisée pour le compte de l’OMS, estime que les campagnes de vaccination pourraient être très fortement perturbées par la pandémie avec des reculs, sur une année, de 60 % pour l’administration de la dose chez le nouveau-né (dans les 24 heures après la naissance) et de 20 % pour la vaccination chez l’enfant.
À côté d’une mobilisation en faveur de la vaccination, l’OMS prône une stratégie de prévention sur la transmission mère-enfant du VHB « en dépistant les femmes enceintes » et « en administrant une prophylaxie antivirale [aux nouveau-nés] qui en ont besoin ».
« La prévention de la transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant est la stratégie centrale pour combattre la maladie et sauver des vies, a ainsi commenté le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Même au cœur de la pandémie de Covid-19, nous devons veiller à ce que les mères et leurs nourrissons aient accès aux services vitaux et notamment aux vaccinations contre l’hépatite B. »
La France, en bonne voie pour atteindre son objectif
Autre cheval de bataille de l’OMS, l’hépatite C est également au cœur d’une stratégie mondiale, initiée par l’Organisation en 2014, visant à éliminer la maladie en 2030. Dans une étude commandée au cabinet Boston Consulting Group (BCG), le laboratoire Gilead dresse un premier bilan de l’effort mondial en faveur de cet objectif.
« Depuis le premier rapport publié en 2017, sur les 29 pays évalués [d'Europe, du Canada et d’Australie], 40 % ne disposent toujours pas d'un plan national pour coordonner tous leurs efforts, relève le rapport. Et moins de 60 % des pays ont développé une base de données nationale sur les patients atteints du virus de l’hépatite C. »
En France, où l’ambition est d’éliminer le virus à l’horizon 2025, l’effort est axé sur le renforcement de l’accès aux traitements et sur l’intensification des actions de prévention et de dépistage. Elle fait ainsi « partie des 10 pays au sein des 29 étudiés qui sont actuellement en bonne voie pour atteindre les objectifs de l'OMS d'ici 2030 », selon les auteurs du rapport, qui estiment à 90 000 le nombre de patients à dépister et traiter sur le territoire national.
Pour une lutte efficace contre l’hépatite C à l’échelle mondiale, les auteurs préconisent la définition d’objectifs nationaux, le dépistage et le traitement des personnes non diagnostiquées ainsi qu’une politique de réduction des risques, notamment auprès des usagers de drogues.
Si, sur ce sujet également, des craintes émergent quant à l’impact de la pandémie de Covid-19, les auteurs estiment que la crise sanitaire peut être l’occasion de remettre cet enjeu sur le devant de la scène. « La réponse de santé publique au Covid-19 a le potentiel d'accélérer certaines des conclusions du rapport, notamment la mise en place d'une approche centrée sur les personnes par l'intégration du dépistage et du traitement du VHC dans d'autres services de soins et la décentralisation des soins liés au VHC dans la communauté ou par le biais de plateformes en ligne ».
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