« À ce rythme, il n’y aura plus d’allergologue en France d’ici dix ans ! » Le ton du Dr Jean-Pol Dumur, président de l’association de formation continue en allergologie (Anaforcal), se veut pour le moins alarmiste. En amont du 10e congrès francophone d’allergologie, les organisateurs ont rappelé une de leurs vieilles revendications : la création d’une véritable spécialité d’allergologie immunologie clinique.
En comptant les pneumologues et les dermatologues qui ont obtenu un diplôme de surspécialisation, Il existe environ 1 500 allergologues en France, dont 400 médecins généralistes libéraux qui ont suivi un DESC ou une capacité d’allergologie avant la mise en place de la spécialité de médecin générale en 2004.
Selon le Pr Daniel Vervloet, président de la fédération française d’allergologie (FFA), « ces médecins vont progressivement partir à la retraite et ne seront pas remplacés par les jeunes qui ne pourront pas concilier l’obtention d’une spécialisation en médecine générale et une activité principalement axée sur l’allergologie ». Seule l’existence d’une véritable spécialisation en allergologie clinique dès le troisième cycle renforcerait l’attractivité de la discipline selon le Dr Dumur et le Pr Vervloet.
Des années de travail à la poubelle
Aux côtés d’une future spécialité d’alergologie accessible dès le troisième cycle d’étude médicale, la FFA et de l’Anaforcal estiment qu’il faudrait conserver la surspécialité accessible aux dermatologues, aux pneumologues et aux pédiatres.
Les représentants de la FFA et de l’Anaforcal n’ont d’ailleurs pas de mots assez durs pour qualifier la décision de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, de dissoudre la commission pédagogique nationale des études de santé et la commission nationale de l’internat et du post-internat. Ces deux groupes étaient chargés du chantier des réformes du troisième cycle universitaire des études de médecine. La ministre aurait ainsi barré d’un coup de plume plusieurs années de travail mené auprès de ces commissions pour inscrire l’allergologie immunologie comme une spécialité médicale.
La France en retard
« On est dans un mensonge d’État, accuse le Dr Dumur, la ministre dit que les gens ne consultent pas parce qu’ils n’ont plus de moyens, mais ils ne consultent pas car il y a des listes d’attente. Le plus grave danger pour les allergiques, c’est la pénurie d’allergologues. »
L’allergologie est déjà une spécialité dans 15 pays européens, en comptant la Suisse. Aux États-Unis, l’american board of allergy and immunology a été créé en 1971. « Tant que l’allergologie est découpée en petits morceaux entre différentes spécialités, il ne sera pas possible d’avoir des centres de référence et des instituts de recherche en allergologie », estime le Pr Vervloet.
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