« Tout générique », volumes en baisse et tarifs rabotés

Réduction inédite des dépenses de médicaments de ville en 2012

Publié le 03/06/2013
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Crédit photo : cnam

L’AN PASSÉ, les remboursements de médicaments délivrés dans les pharmacies ont diminué de 0,8 %, à 22,6 milliards d’euros contre 22,8 milliards d’euros en 2011. Une baisse décrite comme historique par la CNAM qui a salué ces chiffres. « Si l’on ne tient pas compte de la rétrocession hospitalière, qui s’élève à 1,7 milliard d’euros, cette baisse est encore plus marquée », précise Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la CNAM. Après les années 2000 de croissance dynamique (graphique), le virage engagé en 2001 se confirme nettement.

L’assurance-maladie identifie trois principaux facteurs explicatifs. D’abord, les baisses de prix significatives (et le passage au tarif forfaitaire de responsabilité) ont procuré une économie de plus de 830 millions d’euros (contre 479 millions d’euros en 2011). Ensuite, la dynamique de la substitution générique (atteignant 83 % en 2012 à la faveur notamment du dispositif tiers payant contre génériques) a rapporté 1,5 milliard d’euros d’économies en 2012, deux fois plus que l’année précédente. La généralisation de la rémunération sur objectifs de santé publique, qui intègre des indicateurs sur le taux de génériques prescrits (antibiotiques, IPP, statines, antihypertenseurs, antidépresseurs), a également pesé. Enfin, la générication de médicaments vedettes, dont Tahor®, Inexium® et Plavix®, a eu un impact massif, modifiant au passage le classement des ventes de produits (encadré).

Dernier facteur, la baisse des volumes observée dès 2011 s’est intensifiée (-1,3 %) sur plusieurs classes thérapeutiques. Les anti-inflammatoires enregistrent la chute la plus spectaculaire (32,6 %), principalement liée aux déremboursements de molécules à service médical rendu insuffisant (SMRI). Les anti-ostéoporotiques (-16 %), les produits anti-Alzheimer (-9%) ou encore les psychotropes (-3%) sont également concernés.

Inversement, relève la caisse, « l’effet de structure » (tendance des médecins à prescrire des médicaments de plus en plus coûteux à nombre de boîtes égal) a contribué à accroître les dépenses. Quant au taux moyen de remboursement des médicaments de ville, il est passé en un an de 79 % à 80,2 % sous l’effet de la croissance tendancielle de la prise en charge à 100 %.

 ANNE BAYLE-INIGUEZ

Source : Le Quotidien du Médecin: 9247