2 100 médecins généralistes (sur 7 500 soignants) sont actuellement impliqués dans le programme PAERPA, dispositif de coopération entre professionnels dont l'objectif est d'améliorer le parcours de santé des patients de plus de 75 ans en risque de perte d'autonomie.
À la mi-juin, Marisol Touraine a annoncé l'extension de PAERPA de 9 à 16 territoires pilotes. En privilégiant le maintien à domicile et le suivi coordonné de ces patients fragiles, le PAERPA vise à éviter des réhospitalisations inutiles et parfois traumatisantes à près d'un demi-million de Français. 190 000 personnes en bénéficient aujourd'hui.
Selon la direction de la Sécurité sociale (DSS, ministère), à la manœuvre dans le déploiement du programme, la moitié des médecins généralistes impliqués exercent au sein d'une maison de santé pluridisciplinaire.
Souvent un binôme
« Ce programme modifie la dynamique de la prise en charge du patient âgé, détaille le Dr Pascal Gendry, généraliste en Mayenne. C'est un modèle de coopération entre professionnels, qui prennent le temps de se poser, réfléchir, évaluer et suivre ensemble le patient de façon structuré, tout en étant rémunérés ! »
L'ouverture d'un plan personnalisé de santé (PPS, partagé par l'équipe de santé) par le médecin traitant donne droit à une rémunération de 100 euros par an et par patient. Cette enveloppe peut être attribuée directement à la structure où, si elle concerne une équipe de soins libérale, répartie de la sorte : 60 euros pour le médecin et 40 euros pour le soignant pour un duo, 40 euros pour le médecin et deux fois trente euros pour un trio.
Pour l'instant, seuls 2 600 patients possèdent un plan personnalisé de santé (PPS). Les équipes de proximité sont en grande majorité constituées de deux membres : un médecin et un infirmier, un pharmacien ou un masseur-kinésithérapeute.
Lancé par la loi Sécu de 2013, le programme PAERPA est encore trop récent pour que l'on en tire des conclusions chiffrées, juge la DSS. En Lorraine, 39 % des 381 médecins généralistes impliqués ont indiqué dans un questionnaire auto-administré que PAERPA évitait la réhospitalisation des patients concernés.
Boycott de l'UNPS et du Collège de médecine générale
Le ministère veut croire que les professionnels libéraux de santé vont se saisir du dispositif. Mais ces derniers estiment que le programme manque de pertinence et d'efficience, au regard de son rapport coût/efficacité : 18 millions d'euros de crédits débloqués pour quelque 2 000 plans personnalisés de santé ouverts.
L'Union nationale des professionnels de santé (UNPS, libéraux) considère que PAERPA ne correspond « ni aux besoins ni aux pratiques des professionnels de santé libéraux de terrain, d'où leur non-mobilisation pour participer à ce dispositif ». En avril, l’UNPS invitait même les professionnels de santé libéraux « à rester en dehors » du programme qui intègre donc aujourd'hui moins de 5 % des quelque 50 000 généralistes libéraux.
Cette même instance vient de lancer une enquête à l'attention des libéraux « qui participent, ont participé ou voudraient participer à un dispositif PAERPA sur leur territoire ».
Au printemps, le Collège de médecine générale avait également claqué la porte du comité de pilotage. En cause : le manque de moyens destinés aux soins primaires et « l'exclusion » des médecins généralistes du dispositif.
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