Les touristes apprécient Zmerten, ce petit village berbère niché dans la montagne. Abdallah Ben Said vit là depuis 2007, loin de sa famille. C’est l’infirmier du dispensaire. Un point de chute dont il se serait passé, mais ses demandes de mutation n’ont pas abouti. Ses tentatives d’exil non plus : « J’ai réussi l’examen pour décrocher un travail dans un pays du Golfe, mais quelqu’un de l’agence tunisienne de coopération technique m’a dit : "Tu auras le poste si tu me donnes mille dinars." Je n’avais pas l’argent. Je n’ai pas été pris. » Aujourd’hui, Abdallah Ben Said rêve de la France. Il s’imagine dans un service de chirurgie viscérale parisien. Sur Facebook, il a lancé une bouteille à la mer. Une demande de job. La chute du régime Ben Ali n’altère en rien sa détermination à partir. « Ma région ne sera pas prioritaire pour les changements, anticipe-t-il. Je suis fatigué de travailler seul, sans aide-soignant ni remplaçant, six jours sur sept, pour 550 dinars par mois (285 euros). Sans ambulance, sans oxygène. L’hygiène est catastrophique. Je dois tout faire, y compris réparer les fenêtres cassées. » Chaque mois, la moitié de son salaire est engloutie par le prêt finançant son mariage. Abdallah veut offrir une vie décente à sa femme, ses filles. « Comment acheter une voiture à 20 000 dinars ? Impossible », se désole-t-il. La France l’attire pour deux raisons : le salaire et la propreté. « La propreté des esprits, précise-t-il. Je veux travailler avec du personnel dévoué et pas corrompu. »
Abdallah, infirmier, candidat à l’exil
Publié le 04/02/2011
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D. CH.
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Source : Le Quotidien du Médecin: 8900
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