Entre 1999 et 2016, l'alimentation des adultes américains est devenue plus saine, intégrant davantage de glucides complexes, de protéines végétales et de lipides polyinsaturées, tout en se détournant des sucres ajoutés, selon une étude transversale publiée le 24 septembre dans le « JAMA ».
Les chercheurs s'appuient sur les données de neuf éditions de l'enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES) menées entre 1999 et 2016. Quelque 43 996 participants de plus 20 ans ont été inclus (âge moyen 46,9 ans), dont la consommation alimentaire a été enregistrée sur 24 heures.
Moins de glucides, plus de protéines et de lipides
Entre 1999 et 2016, les chercheurs constatent d'abord une diminution de la part des glucides dans l'alimentation des Américains, de 52,5 % à 50,5 %. En leur sein, la part des glucides de bonne qualité a augmenté de 7,4 % à 8,6 % : il s'agit des céréales complexes et des fruits. Celle des glucides de médiocre qualité nutritionnelle s'est érodée (de 45 % à 41,8 %), en raison d'une moins grande consommation d'aliments avec du sucre ajouté et de jus de fruit.
À l’inverse, la proportion des protéines dans l'alimentation a augmenté de 15,5 % à 16,4 %. Si la consommation de protéines animales domine (surtout issues du poulet, qui représente 2,5 % de l'apport en protéines ou des œufs), celle de protéines végétales augmente jusqu'à 0,5 % pour les céréales ou les noisettes.
La part des lipides dans l'alimentation des Américains a aussi augmenté, passant de 32 à 33,2 %, notamment celle des acides gras polyinsaturés.
Ces tendances vont à l'encontre des évolutions observées entre 1971 et 2000, lorsque la consommation de glucides a augmenté de 10 points tandis que celle de lipides a fléchi de 5 points, remarquent les auteurs. La raison, selon eux : de nouvelles directives nutritionnelles à partir des années 2000 qui ont mis en valeur les protéines animales ou certains lipides, mais aussi l'engouement pour des régimes à la mode (vegan, végétarien, atkins, paleo, pauvres en glucides...).
42 % des apports nutritionnels issus de glucides de mauvaise qualité
Ces progrès ne doivent pas masquer une consommation encore trop importante de glucides de mauvaise qualité nutritionnelle (sucre raffiné, jus de fruit, pommes de terre, qui représentent encore 21 % de l'alimentation d'un adulte américain, et boissons et aliments avec sucre ajouté). En outre, les lipides saturés représentent encore 10 % des apports en énergie. Et les protéines consommées viennent en grande majorité des animaux terrestres (viande rouge, transformée, etc.), loin devant les protéines issues des animaux marins ou des végétaux.
Enfin, ces progrès observés ces 18 dernières années ne concernent guère les populations les plus défavorisées ou les plus âgées, pour lesquelles des actions spécifiques doivent être développées, concluent les auteurs.
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