Quelle est la dynamique d'évolution des accidents vasculaires cérébraux (AVC) selon leur étiologie ? C'est cette question qu'a voulu approfondir une étude sur le devenir dans les 28 jours post-AVC à partir d'un registre sur dix ans à Lille avec le soutien de Santé publique France (SPF), l'Inserm et l'Institut Pasteur de Lille.
Comme en Europe, il ressort que le pronostic vital des AVC hémorragiques est plus grave que celui des ischémiques. Parmi les AVC ischémiques, la létalité est plus importante après un AVC cardio-embolique par rapport aux AVC des grosses artères et lacunaires.
L'étude ayant inclus 2 933 AVC entre janvier 2008 et décembre 2017 rapporte que les AVC hémorragiques ne représentent que 16 % des cas par rapport aux 84 % des AVC ischémiques. S'ils sont minoritaires, les AVC hémorragiques ont un taux de létalité trois fois plus élevé, de l'ordre de 48 % par rapport à 15 % pour les AVC ischémiques. De plus, la majorité des décès (75 %) survenait dans les six jours après un AVC hémorragique et dans les 16,5 jours après un AVC ischémique.
Concernant l'étiologie des AVC ischémiques, les AVC cardio-emboliques (34 %) et de causes indéterminées (33 %) étaient les plus fréquents avec des taux de létalité de 16 % et de 18 %. Quant aux AVC des grosses artères (11 %) et lacunaires (10 %), ils étaient minoritaires avec des taux de létalité peu élevés (3 %).
L'âge moyen était de 4 à 9 ans plus élevé chez les femmes que chez les hommes pour tous les sous-types d'AVC, « ce qui suggère que les femmes sont protégées contre les événements cérébrovasculaires à un âge plus jeune ». Aucune différence de létalité selon le sexe n'a été observée pour les AVC hémorragiques. Et pour les AVC ischémiques, si la mortalité était plus élevée chez les femmes, la différence de sexe disparaissait après ajustement sur l'âge.
« Les AVC cardio-emboliques et de causes indéterminées étaient plus fréquents chez les femmes, alors que l'inverse était observé pour les grosses artères », rapportent les auteurs, qui attribuent ce constat au nombre plus élevé de femmes dans les tranches d'âges plus élevées et à l'augmentation de la prévalence de la fibrillation atriale avec l'âge.
V Gauthier et al. BEH.
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