AVC : mortalité en baisse grâce à une prise en charge rapide en unité neurovasculaire

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Publié le 28/10/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

À l'occasion de la Journée mondiale de l'accident vasculaire cérébral de ce samedi 29 octobre, la Fédération nationale France AVC et la Fondation cœur et artères, en collaboration avec le laboratoire Bayer, lancent une nouvelle campagne d'information à destination du grand public : « AVC VITE le 15 ! Un seul geste suffit ». De leur côté, la Direction générale de l'offre de soin et la Direction générale de la santé rappellent les actions qui ont été mises en place pour lutter contre les accidents vasculaires cérébraux.

Hausse préoccupante chez les moins de 55 ans

En France, l'AVC constitue la deuxième cause de décès et de démence chez l'adulte et la 1re cause de handicap acquis. Une personne est frappée par un AVC toutes les 4 minutes, soit 130 000 nouveaux cas par an. Un chiffre inquiète : la hausse des AVC chez les moins de 55 ans. « En trente ans, nous avons observé à Dijon une hausse de 20 % de survenue d'AVC chez les jeunes sujets entre 20 ans et 55 ans. Cette observation est également constatée en Angleterre, à Oxford, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande à Auckland », signale le Pr Maurice Giroud, chef du service de neurologie vasculaire au CHU de Dijon.

La mortalité, elle, est en nette baisse depuis 30 ans, puisqu'elle est passée de 25 % à 9 % (parmi les 130 00 cas, 33 000 décèdent durant le 1er mois). « Cette baisse massive de la mortalité à un mois est essentiellement liée à la mise en place des unités neuro-vasculaires (UNV) dès les années 1995 », précise le Pr Giroud. « Cette organisation en unités de soins intensifs avec la présence de médecins, d'infirmières 24 h/24 et la surveillance des patients toutes les 15 minutes a profondément modifié la prise en charge », souligne-t-il. Au nombre de 33 en 2007, les UNV sont désormais 135. À l'heure actuelle, les deux tiers des victimes d'un AVC sont prises en charge dans un établissement disposant d'une UNV ; ils n'étaient que la moitié en 2010.

Reconnaître les signes d'alerte

Urgence médicale, l'accident vasculaire cérébral nécessite une prise en charge et un traitement rapide pour réduire les risques de mortalité et de séquelles. Pour cela, le Dr Giroud rappelle qu' « il est indispensable de connaître les signes de l'AVC et d'appeler immédiatement le 15 pour agir vite et être bien orienté ». La campagne « AVC VITE le 15 ! » vise à sensibiliser les Français à l'importance de bien connaître ces signes – trouble de la parole, paralysie du visage, inertie d'un membre. Elle se décline en une affiche et une plaquette distribuées chez les professionnels de santé et téléchargeables sur le site Internet.

Adapter ses habitudes de vie pour prévenir l'AVC

La DGS et la DGOS rappellent que la prévention passe par une organisation des soins de premier recours sur les maladies chroniques mais également par la prise en charge des individus à risque élevé d'AVC. Pour ces derniers, l'adaptation des habitudes de vie est un premier levier d'intervention : arrêt du tabac, réduction de la sédentarité, adoption d'une alimentation saine et limitation de la consommation de sel, réduction de la consommation d'alcool, réduction du surpoids, actions sur la dépression ou le stress… La mise en place de traitements spécifiques de l'hypertension artérielle, de l'hypercholestérolémie, du diabète de type 2 et de la fibrillation auriculaire ne doivent intervenir que dans un second temps, lorsque cela s'avère nécessaire, soulignent les deux directions.

« Le vieillissement de la population ainsi que les données collectées depuis trente ans permettent de faire des projections sur l'évolution du taux d'incidence de l'AVC dans le temps (...). Il y aura 1,4 fois plus [d'AVC] dans 10 ans et 1,7 fois plus dans 20 ans. L'AVC est donc plus que jamais une urgence de santé publique », note le Pr Giroud.


Source : lequotidiendumedecin.fr