Malgré une baisse de la consommation d’alcool depuis les années 60, la France reste l'un des pays les plus consommateurs au monde. Selon les données publiées ce mardi par Santé Publique France (SPF), 10 % de la population adulte (18-75 ans) consommaient quotidiennement de l’alcool en 2017.
Cette même année, les Français étaient 23,6 % à dépasser les repères de consommation, diffusés à travers le slogan « maximum 2 verres par jour et pas tous les jours ! ». Par ailleurs, 10 % des 18-75 ans absorbent à eux seuls 58 % de l’alcool consommé.
Une moyenne de 11,7 litres d’alcool par an et par personne de 15 ans et plus
Ainsi, en métropole, la consommation s’établit en moyenne à 11,7 litres d’alcool par an et par personne de 15 ans et plus, plaçant le pays au 6e rang des consommateurs parmi les 34 membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Cette consommation apparaît inégalement répartie sur le territoire. Les régions Occitanie (12,6 %), Nouvelle-Aquitaine (12,3 %) et Hauts-de-France (11,5 %) affichent des taux supérieurs à la moyenne nationale, tandis que les régions Normandie (7,9 %) ou Pays de la Loire (8,1 %) présentent des consommations quotidiennes moins élevées.
Parmi les régions métropolitaines, la consommation quotidienne se révèle la plus faible en Île-de-France avec un taux de 7,1 %. Mais, en outre-mer, elle apparaît sensiblement moins fréquente qu’en métropole, avec 5,2 % en Guyane, 5,8 % à la Réunion, 6,9 % en Guadeloupe et 7 % en Martinique.
Une uniformisation des consommations en Europe
Des baisses importantes de consommation sont par ailleurs constatées, comme en Occitanie, région où la consommation reste, malgré tout, la plus importante : la consommation quotidienne y est passée de 29 % en 2000 à 13,4 % en 2017.
Concernant les alcoolisations ponctuelles importantes par mois (6 verres ou plus en une seule occasion), là aussi, des disparités se font jour selon les régions. Ce type de consommation concerne par exemple 13,9 % des adultes en Île-de-France, mais 20,5 % en Bretagne, région où la pratique est la plus répandue. Si la moyenne métropolitaine s’établit à 16,2 %, les prévalences sont significativement plus faibles en Guadeloupe (10,5 %), à La Réunion (11,9 %) et en Guyane (13 %).
Ces données, souligne SPF, « confirment les tendances observées en Europe » avec des « comportements qui tendent à s’uniformiser » entre un modèle latin « d’usage régulier d’alcool » et un modèle nordique et anglo-saxon marqué par « des consommations moins fréquentes, mais plus importantes ».
Un nouvel indicateur, les passages aux urgences
Un nouvel indicateur est également exploité dans cette étude, à savoir les passages aux urgences directement liés à l’alcool. En moyenne quotidienne, on compte, pour les hommes, entre 1,2 % (en Corse) à 3,1 % (en Bretagne) des passages aux urgences liés à l’alcool. Deux régions se distinguent dans l'éventail : Mayotte avec un taux de 0,2 % et la Réunion avec 7,3 %. Pour les femmes, ces taux vont de 0,3 % en Guyane à 1,4 % à la Réunion.
Au-delà des seules urgences, SPF rappelle par ailleurs l’impact de la consommation d’alcool sur la santé avec 41 000 décès qui lui sont attribuables chaque année, dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes. Afin de permettre à chacun d’interroger ses pratiques et ses consommations, plusieurs associations ont lancé l’opération « Défi de janvier » qui consiste à arrêter sa consommation d’alcool pendant un mois pour permettre une réflexion sur ses modes de consommation et sur la place de l’alcool dans nos sociétés.
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