La maîtrise de l’épidémie en Guinée va nécessiter « à la fois des molécules efficaces et un diagnostic rapide pour initier rapidement un traitement », estime le Selon le Pr Jean François Delfraissy. Parallèlement aux essais menés dans le P4 Jean Mérieux de Lyon et en Guinée sur le favipiravir, un essai sur les kits de diagnostic rapide mis au point par des chercheurs du laboratoire d’ingénierie cellulaire et biotechnologie (LICB) du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) doit être lancé à partir de la fin du mois de novembre.
La moitié des 780 kits testés le sera en France sur des échantillons sanguins normaux et pour diverses pathologies infectieuses (hors Ebola), l’autre moitié sera utilisée par les personnels de médecin sans frontière dans un centre de diagnostic en Guinée. Le test de dépistage rapide, baptisé eZYSCREEN, doit permettre de repérer en 15 minutes les patients. Les 780 kits nécessaires fabriqués au cours du mois d’octobre par le laboratoire Alençonnais Vedalab contiennent une bandelette, contenue dans une cassette, sur laquelle une goutte de sang ou d’urine est déposée. Une bande bleue indique que l’échantillon est positif et contient plus de 100 000 copies du virus Ebola par millilitre. En cas de test négatif, une PCR devra confirmée le résultat.
Un seuil théorique de 100 000 virus/mL
« Ce seuil de 100 000 virus/mL a été mesuré en laboratoire sur du sang contaminé, précise le Dr Laurent Bellanger qui dirige le LICB, la sensibilité clinique est encore à évaluer sur le terrain. » L’autre objet de l’essai, dont les résultats sont attendus au début de l’année 2015, sera de vérifier s’il est utilisable dans les conditions atmosphériques particulières de l’Afrique de l’Ouest. Selon le fabriquant, ce test peut se conserver 18 mois entre 4° et 30 °C. « Si la température dépasse 30 °C, il faudra prévoir un lieu de stockage climatisé », a précisé Laurent Bellanger. Vedalab a d’ores et déjà déclaré être en mesure de produire 15 000 bandelettes en 4 semaines, et 50 000 supplémentaires en six semaines.
D. C.
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