Après le lancement vendredi de la campagne de vaccination contre la grippe, le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » dresse un bilan complet de l'épidémie de la saison dernière (2015-2016).
Comme l'indiquait alors le directeur général de la Santé Benoît Vallet ,« l'ampleur de l'épidémie 2015-2016 a été plutôt modérée » et « un peu plus de 1 100 personnes ont été admises en réanimation ». Pour près de 77 % d'entre elles, il s'agissait de personnes vulnérables, dont les trois quarts n'étaient pas vaccinées.
La surveillance épidémiologique et virologique, commencée dans la semaine du 28 septembre au 4 octobre 2015, a été arrêtée le 1er mai (semaine 17, du 25 avril au 1er mai 2016). Le bilan confirme que l'épidémie a été « tardive, longue mais d’ampleur et de gravité modérées, dominée par le virus B/Victoria ». Elle a démarré en Bretagne avant de s'étendre la semaine suivante à l'ensemble de la Métropole. L'épidémie a duré 11 semaines, deux semaines de plus qu'habituellement, ce qui a obligé les autorités à prolonger d'autant la surveillance.
Souche non vaccinale majoritaire
Sur le plan virologique, 70 % des virus grippaux étaient de type B de la lignée B/Victoria, une souche non incluse dans le vaccin, suivis des virus de sous-type A(H1N1) (27 %). Toutefois, Isabelle Bonmarin, auteur de la correspondance pour le groupe de surveillance de la grippe, souligne que « l'absence de souche B/Victoria dans le vaccin semble avoir eu un impact très limité » sur l'épidémie.
Celle-ci a touché particulièrement les enfants, « avec une proportion d'enfants hospitalisés pour grippe plus élevée ou dans des valeurs supérieures à celles observées durant les quatre dernières saisons ». Cette plus grande vulnérabilité s'expliquent, selon les auteurs, par le fait qu'une large part des enfants n'était pas protégés car n'avait pas ou peu rencontré le virus B/Victoria, lequel avait peu circulé depuis l'épidémie de 2010-2011.
Moindre impact chez les seniors
Les personnes âgées ont été beaucoup moins touchées que l'hiver dernier avec surmortalité record de 18 300 décès en France. Le virus dominant cet hiver-là était la souche A(H3N2), non vaccinale, particulièrement virulente chez les personnes âgées. « Ce moindre impact chez les seniors pourrait expliquer pourquoi la probable baisse d’efficacité du vaccin qui ne contenait pas la souche B/Victoria s’est fait peu ressentir. » De même, « aucun excès de décès toutes causes n’a été observé ».
Parmi les 1 109 cas graves admis en réanimation, 60 % étaient infectés par un virus de type A, 39 % par un virus de type B et 1 % n'a pas eu de confirmation virologique. Parmi les 624 patients à risque pour lesquels l'information était disponible, 74 % n'étaient pas vaccinés. La majorité (53 %) des 215 patients décédés avaient 65 ans et plus, 85 % d'entre eux avaient un facteur de risque et 67 % étaient infectés par un virus de type A. La létalité de 19 % était comparable à celle des autres années.
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