Exclue de La République en marche (LREM) en mai 2020 pour son vote contre la stratégie de déconfinement du gouvernement, la députée du Bas-Rhin Martine Wonner vient d'être écartée du groupe parlementaire Libertés et Territoires (LT) qu'elle avait rejoint en septembre de l'année dernière.
« Allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leurs permanences pour dire que vous n'êtes pas d'accord », a clamé samedi la psychiatre lors d'une manifestation parisienne contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants, à laquelle participaient Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Florian Phillipot (Les Patriotes) ou encore Francis Lalanne. « Jamais nous n'accepterons cette dictature », « nous devons refuser la ségrégation » entre vaccinés et non-vaccinés, « nous devons refuser la stigmatisation », a-t-elle également lancé à la tribune.
Ces propos ont été tenus alors que plusieurs députés ont rapporté être la cible de menaces de mort en raison de leur prise de position en faveur des mesures sanitaires annoncées par le chef de l’État, Emmanuel Macron. Ces incidents avaient amené le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, à saisir le procureur de la République de Paris, jeudi dernier. Il avait lui-même fait l'objet de débordement, sa permanence de Châteaulin (Finistère) ayant été envahie vendredi dernier par une quinzaine de militants antivaccin.
Dans ce contexte, le nouveau dérapage de Martine Wonner, déjà visée par une plainte devant l'Ordre des médecins, a fini par exaspérer les membres de LT. « Les débats comme les critiques à l’encontre de la gestion de l’épidémie de Covid 19 par l’exécutif sont légitimes mais de tels propos sont intolérables. Constatant l’échec des précédentes médiations, il apparaît que Martine Wonner ne peut plus désormais être membre du groupe Libertés et Territoires », écrit le groupe dans un communiqué diffusé sur Twitter.
Communiqué de presse du groupe Libertés et territoires pic.twitter.com/m5TmQON2xT
— Libertés et Territoires (@GroupeLibTerrAN) July 18, 2021
Les députés LT Olivier Falorni, Jeanine Dubié et Sylvia Pinel s'étaient auparavant émus des propos de Martine Wonner, et réclamé son départ du groupe. « Nous l'avions déjà dit à de nombreuses reprises en interne mais en vain. Elle a récidivé lors de la manifestation d'hier. Cela n'est plus supportable », avaient-ils tweeté.
« Elle n’a plus sa place au Palais Bourbon »
Le chef des députés LREM Christophe Castaner a pour sa part écrit samedi au président de l'Assemblée Richard Ferrand en estimant qu'il « conviendrait » de « saisir le procureur de la République de Paris, afin de vérifier la véracité des propos tenus ainsi que les éventuelles suites pénales qu'il pourrait y donner ». « Dans le contexte de recrudescence des menaces et des actes contre les élus et tout particulièrement contre les parlementaires, il ne saurait être toléré qu’une représentante de la Nation, siégeant à nos côtés, puisse proférer de telles paroles, incitant à la haine et à la rébellion, y compris par des actes violents », écrit Christophe Castaner, dans ce courrier.
Martine Wonner lui répondait du tac au tac sur Twitter. « Une fois de plus mes propos sont surinterprétés pour me porter préjudice », s'est défendue la députée.
M @CCastaner
— Martine WONNER (@MartineWonner) July 17, 2021
Une fois de + mes propos sont surinterpretés pour me porter préjudice .
Les citoyens ne supportent + les non réponses par mail, tél ou courrier de leurs élus.
Les collectifs citoyens vont à ++ personnes solliciter des rdv dans les permanences qui servent à cela. https://t.co/faylP3Hfy6
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