Comment, en effet, seront financées les concessions que le Premier ministre a faites à l’aile gauche du PS ? Des économies de 50 milliards seront-elles vraiment réalisées ? La dépense publique, qui atteint presque 1 200 milliards d’euros par an ne doit-elle pas être impérativement réduite de plus de 50 milliards ? Les élus de gauche hostiles au plan ne se sont pas dressés seulement contre le gel des minima sociaux, ils s’opposent de toutes leurs forces à la logique de la lutte contre un État trop dépensier, ils sont indifférents à une dette de 1 980 milliards d’euros et à un service de la dette qui atteint 55 milliards. L’intransigeance de leurs positions va infiniment plus loin que le souci de protéger les plus pauvres des Français ; elle contient, en filigrane, une vive opposition à l’Europe et à l’Union européenne. Incapables de réformer la France, ils souhaitent une réforme de l’Europe qui en ferait un groupe d’États protectionnistes d’où l’euro finirait par disparaître.
Ils ont déjà donné un coup de frein sensible à la gouvernance de Manuel Valls. Il est Premier ministre depuis un mois, mais il doit imprimer sa marque avant l’été s’il veut avoir une chance de réussir. Il a tout juste fait accepter, et dans quelles conditions, un plan insuffisant mais qui a au moins l’avantage de tourner définitivement le dos au laxisme dépensier, au tout social, au rejet des contraintes économiques et financières. À l’austérité qu’ils dénoncent, élus de la gauche du PS opposent la débauche dépensière. Or nous n’en avons pas fini. Nous devons, pour commencer, harmoniser nos actes avec nos promesses et faire en sorte que, en trois ans, nous aurons réellement économisé 50 milliards. En cours de route, nous devrions nous poser la question des économies supplémentaires qu’il faudrait faire. Nous ne pouvons pas non plus nous contenter de la réforme des retraites superficielle que François Hollande a fait adopter. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de notre compétitivité et nous poser la question du temps de travail, tout en abaissant le coût du travail.
Aller vite et loin.
Les députés socialistes ont dit qu’ils n’étaient pas des godillots. Ils ont expliqué qu’il n’existe pas de vote obligé au sein de leur parti. Qu’ils sont libres de voter selon leurs convictions. Dès lors, compte tenu de la tâche que M. Valls est censé accomplir, il ne pourra mettre en œuvre son programme (ou celui de M. Hollande) que s’il y a un accord politique au sein de la majorité. Si M. Valls passe son temps à écouter tous les avis, à diluer ses décisions dans l’eau saumâtre des contre-propositions, à sauver un milliard ici tout en perdant là un autre milliard, il n’obtiendra aucun résultat. La question posée à la gauche de la gauche est la suivante : voulez-vous, oui ou non, soutenir la politique de redressement décidée par la président de la République ? Si M. Valls doit trouver une majorité chaque fois qu’il veut appliquer une mesure, son action se perdra dans les sables. Si cette majorité n’est pas automatique, le problème se posera du fonctionnement des institutions. C’est pourquoi il est regrettable que, en dépit des défauts considérables du pacte de responsabilité, la droite n’ait pas eu le courage de l’approuver et de montrer ainsi à la gauche et à l’extrême gauche que ce qui compte à ses yeux, c’est moins la victoire contre le camp adverse que le salut du pays.
Il est vrai que, pour le moment la détermination de M. Valls n’a pas suffi à galvaniser l’exécutif et que M. Hollande a empêché son Premier ministre de passer outre aux jérémiades du PS. Or jamais il n’a été aussi clair que la réussite dépend avant tout de la vitesse à laquelle les réformes seront mises en œuvre.
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