PRATICIENS libéraux ou hospitaliers, représentants des étudiants en médecine ou des usagers du système de soins, ils prennent acte, chacun à leur façon, du remaniement.
• Dr Claude Leicher, président de MG-France :
« Xavier Bertrand est à l’origine du processus de la qualification de spécialiste de médecine générale et il est sympathique de le voir revenir au moment où le CS des médecins généralistes à 23 euros va être mis en place au 1er janvier 2011. Une étape se termine. Nous attendons beaucoup de Xavier Bertrand qui connaît bien les dossiers et le secteur libéral. Certains vont se plaindre que la Santé n’est plus un ministère à part entière mais elle s’inscrit dans un domaine plus large qui lui donne plus de poids. »
• Dr Claude Jeambrun, président du Syndicat des médecins libéraux (SML) :
« Xavier Bertrand est certainement l’homme qui pourra rassurer les médecins libéraux et travailler avec eux. Sa nomination est forte d’espérance. Il a laissé de bons souvenirs de son passage avenue de Ségur. Nous souhaitons une relecture de la loi Bachelot, notamment son volet ambulatoire, mais aussi particulièrement nous voulons que soit stoppée la réforme du DPC [développement professionnel continu]. Quant à Nora Berra, nous l’invitons à notre congrès national que nous organisons fin novembre à Lyon. »
• Dr André Deseur, porte-parole du Conseil national de l’Ordre des médecins :
« Nous attendons de prendre contact avec nos interlocuteurs pour travailler ensemble. Un bon nombre de dossiers sont en cours de mise en place comme l’installation des URPS, la permanence des soins ou l’évolution des modes de rémunération. Nous souhaitons également poursuivre les réformes engagées comme celles des compétences et de la médecine du travail. »
• Dr Jean-Claude Régi, président de la Fédération des médecins de France (FMF) :
« Xavier Bertrand est un homme d’écoute, jovial, qui connaît bien la santé. Cela dit, je me souviens qu’il n’a pas fait que des cadeaux à la FMF en particulier au moment de l’affaire de l’amendement Vasselle [avec l’accord du ministère de la Santé, le sénateur UMP avait fait adopter en 2006 un amendement controversé limitant le droit d’opposition syndical à la convention, NDLR]. Je note surtout que son superministère social est le ministère clé du gouvernement dans la perspective de l’élection présidentielle car si le chômage ne baisse pas, Sarkozy n’aura aucune chance en 2012. Donc, sans faire de procès d’intention à Xavier Bertrand, je doute fort qu’il s’occupe autant de la santé que du travail et de l’emploi. Je ne m’attends pas à des bouleversements. Quant à Nora Berra, elle est médecin mais je ne la connais pas, je ne vais pas faire de commentaires, il faudra qu’elle appréhende les dossiers. »
• Dr Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) :
« Je ne vais pas le cacher, j’avais souhaité publiquement le retour de Xavier Bertrand à la santé. Nous l’avions invité à Cannes pour notre Université d’été. C’est incontestablement un bon signe pour les médecins libéraux car, déjà, c’est le retour du dialogue social après une période catastrophique ! Je me suis déjà entretenu au téléphone avec Xavier Bertrand et il m’a fait part de son intention de me voir. Cela dit, le changement de locataire n’est pas une garantie pour les médecins. Il faut une nouvelle impulsion politique, un changement de cap clair et net. Xavier Bertrand en est capable mais en aura-t-il les moyens notamment financiers ? En a-t-il le mandat ? J’attends de voir tous les décrets d’attribution des ministères. Sur la Sécu et le financement, il y aura sans doute des compétences partagées avec Bercy. C’est Xavier Bertrand, en tout cas, qui pilotera les négociations conventionnelles. Nora Berra ? Je ne suis pas certain qu’elle aura un rôle majeur mais elle a des qualités certaines comme nous l’avons constaté dans les discussions sur les EHPAD. C’est une personnalité prometteuse, j’espère que ça fonctionnera bien. »
• Dr Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) :
« Je n’ai aucun a priori sur Nora Berra : c’est une tête inconnue. Nous allons lui amener tous nos dossiers. La priorité laissée en suspens par Roselyne Bachelot, c’est la promotion des recrutements médicaux à l’hôpital. Reviendra-t-elle sur certaines dispositions de la loi HPST, comme le statut de clinicien ou la place de la CME ? Nous attendons de voir. Nora Berra sera chapeautée par Xavier Bertrand qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. La part variable [dans le revenu des médecins hospitaliers, NDLR], la nouvelle gouvernance à l’hôpital, c’est lui. Il ne faudrait pas aujourd’hui que Xavier Bertrand oublie l’hôpital. Je vais lui demander rendez-vous au plus vite. »
• Dr Pierre Faraggi, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) :
« Sans en faire du tout une affaire de personne, force est de constater que les relations entre les médecins hospitaliers et les pouvoirs publics n’ont jamais été d’aussi mauvaise qualité qu’aujourd’hui. Depuis la promulgation de la loi HPST [Hôpital, patients, santé et territoires, NDLR], tout – les décrets sur les CME, le statut, la retraite – est occasion pour nous d’une vive inquiétude. Et jamais nous n’avons dû faire face à une telle négation du dialogue social. Le contexte est donc très difficile. Et la crédibilité du nouveau gouvernement dépendra de sa capacité à mettre fin à la médiocre disponibilité vis-à-vis des attentes du service public qui a prévalu jusque-là. »
• Dr François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH) :
« Je note avec intérêt la venue de Xavier Bertrand. Il connaît parfaitement bien les dossiers et nous le connaissons parfaitement bien. Nous avons travaillé ensemble sans aucun problème. Nous allons donc prendre contact avec lui et l’informer de nos priorités. Il y a un mois, toutes les organisations de praticiens hospitaliers avaient transmis une ordonnance commune à madame Bachelot, sans réponse. C’est l’heure du renouvellement de l’ordonnance. »
• Dr Philippe Cuq, co-président du BLOC :
« Nous n’avons plus de ministère de la Santé, ce qui est regrettable. Un secrétariat d’État a peu de moyens, peu de liberté, peu de marge de manœuvre. Et puis il y a ce très gros ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, où vont se traiter des dossiers lourds. On ne peut pas se réjouir de cette architecture pour le système de santé. Reste qu’il faut régler des problèmes très importants, qui ont trop attendu pour certains, créant des situations qui risquent d’être irréversibles. Nous avons besoin de solutions rapides et, pour cela, d’échanges fructueux. Or je crains que, non contents d’avoir deux niveaux d’interlocuteurs – ce qui va ralentir la discussion –, nous rentrions dans une période relativement courte, jusqu’à la présidentielle. »
• Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) :
« Nous avons un gouvernement qui se dit à la recherche de l’efficacité. S’il y avait une marge de progrès dans notre secteur, elle consistait à reconnecter la santé et l’assurance-maladie. Or non seulement on ne fait pas cela mais, pire, on saucissonne ! Il y a la Cohésion sociale et la Solidarité d’un côté, la Santé de l’autre avec un secrétariat d’État qui affaiblit le dossier. D’autre part, en accrochant la Santé au Travail et à l’Emploi – un attelage curieux, voire baroque –, on émet un seul signal politique en direction des médecins libéraux ; on a donné à monsieur Chassang l’interlocuteur qu’il a exigé. Y a-t-il encore un avenir pour les usagers dans cette distribution des cartes ? C’est la question. »
• Ingrid Bastide, présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) :
« Nous sommes anxieux de voir que la Santé devient un secrétariat d’État qui disposera de moins de conseillers. Nous espérons que les réformes des études médicales seront toujours traitées en bonne intelligence par les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur. »
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