Les chiffres sont clairs : les restrictions introduites par le gouvernement italien depuis la levée du confinement en mai dernier pour enrayer l’épidémie de Covid-19 sont insuffisantes.
Depuis la rentrée pourtant, ce dispositif a été ponctuellement renforcé. Dernièrement, à la fermeture du secteur de la restauration à partir de 18 h, par exemple, s’est ajoutée celle des salles de sport, des cinémas et des théâtres et l’introduction d’un couvre-feu entre minuit et cinq heures du matin.
Mais ces mesures n’ont pas freiné la course mortelle du virus. Le nombre de nouvelles contaminations détectées au quotidien, oscille entre 28 000 et 32 000 cas et 2 225 patients sont désormais placés en soins intensifs. Le nombre de décès augmente également de jour en jour (353 le 3 novembre contre 233 la veille). Au niveau du dépistage, l’Italie effectue maintenant en moyenne 162 000 tests par jour.
Gagner du temps jusqu'au vaccin
Malgré cette progression de la contamination, le gouvernement et une partie de la communauté scientifique refusent toujours la solution du confinement à l’échelle nationale qui affaiblirait l’économie mise à mal par la première vague. D’autant que la révolte sociale gronde d’un bout à l’autre du pays, les catégories particulièrement touchées par la crise comme les travailleurs indépendants et les professionnels de la restauration et de la culture, multipliant les manifestations.
Dans ce contexte, l’objectif du gouvernement, qui attend la fin de la phase 3 des essais cliniques du vaccin anti-Covid produit par la multinationale anglo-suédoise AstraZeneca et prévue officiellement fin novembre, est de gagner du temps jusqu’à la commercialisation des premières doses en décembre. Si tout va bien.
Confinement régional, enseignement secondaire à distance, commerces fermés le week-end, transports publics à 50 %
Le dernier décret adopté au terme d’un vote au parlement et qui resserre un peu plus la vis, entrera en vigueur jeudi 5 novembre à minuit. Il sera appliqué jusqu’au 3 décembre prochain. Le point le plus important concerne la répartition de la Péninsule en trois zones (jaune, orange, rouge) sur la base de l’évolution de la courbe épidémiologique. Ce système permettra d’introduire le confinement à l’échelle régionale selon les modalités appliquées en mars dernier, pour enrayer l’épidémie.
Globalement, la situation sera plus ou moins identique pour les habitants des régions « oranges » et « rouges » qui seront soumis au régime du confinement mais avec des restrictions plus importantes dans les zones écarlates. En l’état actuel, cinq régions clefs devraient être insérées sur cette liste : Piémont, Lombardie, Haut-Adige, Vallée d’Aoste et Calabre. Pour les autres régions, la liberté de circulation des individus est limitée mais pas interdite.
Le couvre-feu est instauré entre 22 h et 5 h, sauf pour les déplacements professionnels ou pour des raisons de santé. Les musées comme les cinémas sont fermés et l’enseignement sera dispensé en ligne dans tout le secondaire. Les centres commerciaux seront fermés durant le week-end. La capacité d’accueil des transports en commun est réduite de 50 %. Enfin, le télétravail est recommandé sur tout le territoire.
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