Alors qu'en France, la stratégie vaccinale sera présentée au Parlement les 16 et 17 décembre, pour une mise en œuvre en janvier, le Royaume-Uni et la Russie donnent déjà le coup d'envoi de leurs campagnes de vaccination.
C'est dès ce 8 décembre que le Royaume-Uni, pays le plus durement touché par la pandémie en Europe, avec plus de 61 000 décès, doit commencer à vacciner les plus vulnérables : « les plus de 80 ans, le personnel des maisons de retraite [et du service public de santé] seront parmi les premiers à recevoir les vaccins », a précisé le ministre britannique de la santé, Matt Hancock. La reine Elizabeth II, 94 ans, et son époux le prince Philip, 99 ans, devraient être ainsi prochainement vaccinés, selon la presse britannique.
Outre-manche, le candidat Pfizer et BioNTech pour les plus vulnérables
Le Royaume-Uni a choisi le vaccin développé par Pfizer et BioNTech pour cette campagne après que l'agence nationale de santé, la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA), a donné son feu vert le 2 décembre. Son efficacité serait de 95 %, selon les deux sociétés.
Des plateformes sont mises en place dans 50 hôpitaux anglais, puis 1 000 centres de vaccination seront organisés, selon le ministère de la santé. Le vaccin Pfizer-BioNTech nécessite deux injections à un mois d'intervalle et - défi logistique - doit être stocké à moins 70 °C.
Le Royaume-Uni a précommandé 40 millions de doses du vaccin, manufacturé en Belgique, mais ne devrait dans un premier temps recevoir que 800 000 doses. « Plusieurs millions d’autres arriveront courant décembre », a promis Matt Hancock. La délivrance des doses « dépendra de la rapidité à les fabriquer » en Belgique, a-t-il ajouté.
Le Spoutnik V pour les travailleurs à risque
À Moscou, le Spoutnik V développé par le centre de recherches Gamaleïa de Moscou (dépendant du ministère de la Santé) a été inoculé gratuitement ce 5 décembre aux travailleurs sociaux, personnels médicaux et enseignants, dans les 70 centres de vaccination ouverts dans la capitale russe.
Spoutnik V est pourtant encore dans la troisième et dernière phase d'essais cliniques auprès de 40 000 volontaires. Selon ses créateurs, il serait aussi efficace à 95 % et plus facile à utiliser que le vaccin Pfizer-BioNTech, mais des voix se sont élevées pour contester ces affirmations, et surtout pour regretter l'opacité du processus, depuis le protocole jusqu'aux modalités de recrutement des volontaires.
Selon l'OMS, 51 candidats vaccins sont actuellement testés sur des humains, treize étant en dernière phase d'essais. Mais alors que l'épidémie connaît un rebond à travers toute la planète, l'instance mondiale appelle à ne pas baisser la garde malgré l'optimisme suscité par la vaccination : « La vaccination ajoutera un outil majeur et puissant à la trousse d'outils dont nous disposons. Mais à elle seule, elle ne fera pas le travail », a prévenu Mike Ryan, expert de l'OMS, en demandant « aux gens de continuer à faire des efforts ».
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