Après le Canada, c'est au tour des États-Unis d'autoriser le vaccin contre le covid-19 de Pfizer/BioNTech aux adolescents âgés de 12 à 15, après que l'Agence américaine des médicaments, la Food and Drug administration (FDA) a donné son feu vert ce 10 mai.
Il s'agit « d'un pas important dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 », a déclaré Janet Woodcock, la cheffe par intérim de la FDA, dans un communiqué.
Même dosage que pour les adultes
Le vaccin était jusqu'ici autorisé en urgence pour les personnes âgées de 16 ans et plus. Il pourra désormais être administré à des millions d'adolescents supplémentaires, en deux injections au même dosage que pour les adultes.
Une réunion des centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique du pays, doit se tenir ce 12 mai, et les premières injections pourraient commencer « dès jeudi », a précisé Peter Marks, un responsable de la FDA.
« Si vous êtes parents et que vous voulez protéger votre enfant, ou un adolescent qui veut se faire vacciner, la décision d'aujourd'hui est un pas de plus vers ce but », s'est réjoui le président américain Joe Biden. La vaccination protégera les adolescents eux-mêmes : du 1er mars 2020 au 30 avril 2021, environ 1,5 million de jeunes entre 11 et 17 ans ont contracté le Covid-19, selon les autorités sanitaires américaines. Et elle devrait aussi contribuer à ralentir la circulation du virus.
Les adolescents pourront se présenter auprès de quelque 20 000 pharmacies, puis chez les pédiatres, une fois assurées les conditions de stockage adéquates du vaccin Comirnaty.
100 % d'efficacité
Comme le Canada, la FDA fonde sa décision sur un essai clinique de phase 3 mené auprès de plus de 2000 participants de 12 à 15 ans. Parmi les 1 005 adolescents vaccinés, aucun cas de Covid-19 n'a été constaté, contre 16 parmi les 978 adolescents ayant reçu le placebo. Soit « une efficacité de 100 % » contre les formes symptomatiques, a précisé Peter Marks. La réaction immunitaire induite par le vaccin, étudiée chez 190 adolescents et comparée à celle de 170 personnes âgées de 16 à 25 ans « était même meilleure » dans le groupe le plus jeune, a détaillé le responsable de la FDA, tandis que les effets secondaires étaient similaires.
La FDA prévoit enfin de se réunir le 10 juin, pour évoquer les vaccins chez les plus petits. « Des dosages différents », moins élevés, pourront être utilisés, a rappelé Peter Marks. « Nous voulons nous assurer que nous ne verrons rien de malencontreux chez les enfants les plus jeunes », a-t-il ajouté. Pfizer/BioNTech devrait déposer en septembre une demande d'autorisation pour les enfants âgés de 2 à 11 ans, puis au quatrième trimestre, une demande pour les petits de 6 mois à 2 ans.
De son côté, Moderna vient d'annoncer une efficacité de 96 % de son vaccin chez les 12-17 ans, selon les premiers résultats d'essais conduits aux États-Unis auprès de 3 235 participants. L'entreprise a débuté en mars des essais chez les 6 mois -11 ans.
L'Agence européenne des médicaments (EMA) devrait, elle, rendre son évaluation du Comirnaty de Pfizer chez les adolescents en juin. « La vaccination des enfants dès 12 ans va devenir un enjeu, j'y suis personnellement favorable, a déclaré ce 10 mai l'épidémiologiste et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet au micro de France Inter. Il faudra juste s'assurer de la parfaite tolérance de ces vaccins chez les adolescents et se poser la question, pour la rentrée, d'une vaccination qui pourrait descendre vers l'âge de 5 ans, voire plus bas, quand on aura des données de tolérance qui nous rassureront. »
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