LE CARNAGE provoqué en novembre dernier sur la base militaire de Fort Hood (Texas) par Nidal Malik Hasan, psychiatre de l’armée d’origine palestinienne (13 morts, 31 blessés), l’arrestation à Denver de Najibullah Zazi, immigrant afghan qui préparait un attentat selon l’accusation, l’assassinat de deux soldats américains par Abdulhakim Mujahid Muhammad à Little Rock (Arkansas) en juin dernier, trois autres arrestations de terroristes présumés au printemps et à l’été dernier, la tentative d’attentat par un jeune Nigérian, Umar Farouk Abdulmutallab, dans un avion qui allait atterrir à Detroit et, surtout, la mort dans un attentat de sept agents de la CIA en Afghanistan dans un attentat-suicide commis par un Jordanien considéré comme un ami, tous ces faits montrent que le système de sécurité américain et que ses agences de renseignements ne fonctionnent pas.
La colère d’Obama.
Barack Obama en a conçu une colère légitime, notamment au sujet de la tentative d’attentat d’Abdulmutallab, lequel avait été signalé par son propre père comme un homme dangereux à l’ambassade des États-Unis à Lagos. L’opposition républicaine et les services de sécurité ayant estimé que M. Obama se déchargeait à bon compte de ses responsabilités, le chef de l’exécutif a fini par prendre à son compte les erreurs commises par ses subalternes. Il n’en demeure pas moins urgent, près de neuf ans après les attentats du 11 septembre 2001, d’améliorer les méthodes utilisées par la galaxie de fonctionnaires qui s’occupe de la sécurité des États-Unis : de toute évidence, l’information ne passe pas entre les services.
L’AMÉRIQUE SE DEMANDE SI ELLE N’EST PAS MENACÉE DE L’INTÉRIEUR
Pour le président américain, la détermination des ennemis de l’Amérique, et notamment d’Al Qaïda, qui vient d’ouvrir un front au Yémen, donne un coup d’arrêt à sa politique d’ouverture. La nouvelle urgence est de rétablir la sécurité des Américains et de renforcer les mesures passives, comme celles qui sont en vigueur dans les aéroports, plutôt que de développer la lutte militaire sur le terrain. Après la décision de la Maison-Blanche d’envoyer 30 000 hommes de troupe supplémentaires en Afghanistan, l’Amérique est saturée par ses engagements à l’étranger. Nombreux sont les Américains qui souhaitent un abandon pur et simple de l’Afghanistan et de l’Irak. Mais d’autres, notamment dans l’opposition, estiment que le président est victime de sa politique « d’apaisement » et que sa « naïveté » met en danger son pays. L’ancien vice-président Dick Cheney ne quitte plus le circuit médiatique, ce qui oblige M. Obama à corriger son image et à apparaître désormais comme un président de combat, c’est-à-dire exactement ce qu’il ne voulait pas être.
Il lui importe aujourd’hui de montrer qu’il est parfaitement capable d’améliorer ses services et d’abriter les Américains sous une chape de sécurité inviolable. Il n’est pas indifférent qu’Abdulmutallab a été formé au Yémen par un homme qui était détenu à Guantanamo, dont les Saoudiens ont tenté de laver le cerveau, mais qui est resté un terroriste implacable. Al Qaïda est donc bien décidée à tirer le meilleur profit des décisions démocratiques de Barack Obama, et de nuire à sa popularité. Il en reste une logique que les ardents avocats de la libération de tous les détenus de Guantanamo vonts réfuter : faut-il rendre d’anciens terroristes à leurs activités ? Le danger qui menace les États-Unis, c’est autant la résurgence d’Al Qaïda ou des mouvements associés que le retour à une politique sécuritaire qui porterait de nouveau atteinte aux droits de l’homme. M. Obama a d’ailleurs fait des concessions à la droite en retardant la fermeture de Guantanamo, comme il en a fait à la gauche en prévoyant un procès de terroristes à New York qui risque bien de tourner à la pantalonnade.
Pour l’heure, les Américains se demandent s’ils doivent se méfier de descendants d’immigrants qui, comme à Fort-Hood, sont capables de tuer 13 soldats en une seule fois, si l’ennemi n’est pas à l’intérieur même du pays, si de simples individus sans affiliation aucune ne se transforment pas en dangereux terroristes. Arrière-pensée périlleuse qui risque de donner lieu à toutes les formes d’intolérance, mais n’en est pas moins justifiée par la violence du massacre de Fort-Hood. L’autre danger, c’est la tentation d’ouvrir au Yémen instable, tribal et anarchique, un nouveau front. On peut être à peu près certain que M. Obama résistera à cette tentation, mais des experts américains, munis de leurs drones dévastateurs, sont sur sur place, ce qui indique qu’un accroissement des effectifs américains n’est déjà plus qu’une question de degré, non de nature.
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