POUR FÊTER dignement les 500 ans de la naissance d’Ambroise Paré (« le Quotidien » du 2 décembre 2010), le musée d’Histoire de la médecine, au dernier étage de la faculté de médecine Paris-Descartes (Paris), n’a eu qu’à puiser dans ses collections d’instruments. Et à les mettre en valeur, sous le feu d’un spot, dans ses vitrines. Ainsi de la prothèse de bras du XVIe siècle, de la scie d’amputation semblable à celles que fit fabriquer Ambroise Paré ou de l’élévateur à trois pieds datant du XVIIe (modèle Ambroise Paré). La plupart des instruments présentés ne sont pas contemporains mais, à l’époque, les techniques n’évoluaient pas si vite. Comme le montre la mise en scène, face à face, des objets et des planches des ouvrages d’Ambroise Paré ou d’autres médecins et chirurgiens de son époque. La BIUM (Bibliothèque inter-universitaire de médecine), organisatrice d’une exposition virtuelle sur Ambroise Paré, chirurgien et écrivain français (www.bium.univ-paris5.fr/pare/), a en effet prêté une vingtaine d’ouvrages originaux pour l’exposition réelle.
Une série de panneaux retracent les grandes étapes de la vie et de l’œuvre du fils de coffretier de Laval, qui devint chirurgien de quatre rois de France. Tout d’abord élève d’un maître barbier, il a 23 ans quand il assiste à Paris à une opération de la taille par Laurent Colot, qui va décider de sa vocation. Il est admis à l’hôtel-Dieu de Paris en qualité de barbier infirmier, mais ne peut même pas passer son diplôme, faute de l’argent nécessaire. En 1536, il trouve un poste de chirurgien aux armées, essuie son premier baptême du feu en 1537 et en 1545, expérimente avec succès la méthode de la ligature pour remplacer le fer rouge pour les amputations. C’est sur les champs de bataille puis sur celui des livres, qu’il prendra du galon, devenu chirurgien juré dit de robe longue, statut que François 1er fera accéder à la reconnaissance universitaire. Destinée à un large public, l’exposition n’omet pas la recette d’huile de petits chiens qu’il rapporta d’Italie ou sa méthode de cicatrisation des plaies par les asticots (de mouche verte). En prime, on apprend qu’Ambroise Paré aimait beaucoup la musique et la recommandait aux malades. Et on peut acheter sur place un CD de musique de son temps. À tester sur les malades d’aujourd’hui ?
*12 rue de l’École de Médecine, 75006 Paris. Ouvert de 14 heures à 17 h 30 sauf jeudi, dimanche et jours fériés.
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