Claire Hédon, actuelle présidente d'ATD-Quart Monde, devrait succéder à Jacques Toubon à la tête du Défenseur des droits (DDD). « Le Président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer Claire Hédon en qualité de Défenseure des droits », a fait savoir l'Élysée ce 30 juin. Cette nomination doit désormais être entérinée par les commissions intéressées de chacune des assemblées (Assemblée nationale et Sénat), comme le prévoit la Constitution.
Ancienne journaliste, animatrice de l'émission « Priorité Santé » de RFI pendant près de 15 ans, Claire Hédon, née en 1962, préside depuis 2015 ATD-Quart Monde. Elle avait rencontré l'association de lutte contre la pauvreté à l'occasion d'un reportage en Thaïlande et s'était engagée dès 1993 comme bénévole. En tant que présidente d'ATD-Quart Monde, elle avait accueilli la ministre de la Santé Agnès Buzyn au centre de promotion familiale de Noisy-Le-Grand pour son premier déplacement en mai 2017 et Emmanuel Macron, en septembre 2018, à l'occasion de la présentation de la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté.
Claire Hédon est aussi membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) depuis 2017. À ce titre, elle avait alerté au début de la crise du coronavirus contre le risque de durcissement de la stigmatisation à l'égard des plus précaires. « La peur est présente dans ces populations. Il faudrait que la population reste solidaire des personnes vulnérables », avait-elle exhorté.
Six ans de lutte contre les discriminations
Jacques Toubon quittera son poste de DDD ce 16 juillet, à l'issue d'un mandat de 6 ans ponctué par les attentats de 2015, la crise de l'accueil des migrants, ou encore l'épidémie de coronavirus.
Bien que les avis du DDD ne soient que consultatifs, ils n'ont eu de cesse de rappeler l'ampleur des discriminations en France et le recul des services publics. Et les fréquentes prises de parole de Jacques Toubon en faveur d'un accueil digne des étrangers, des migrants, des mineurs non accompagnés, et plus largement des exclus et des vulnérables ont indéniablement fait oublier les réticences d'une partie de l'opinion – qui lui reprochait son vote contre l’abolition de la peine de mort en 1981 et son opposition au PACS – à son arrivée en 2014. Il a depuis plaidé en faveur de l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation pour toutes les femmes et de la reconnaissance d'une filiation complète des enfants nés par gestation pour autrui à l'étranger.
L'ancien ministre chiraquien de la Culture puis de la Justice a aussi fait entendre sa voix pour appeler à plus de déontologie de la part des personnes exerçant des activités de sécurité – il a très tôt réclamé l'interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD) – et pour dénoncer les contrôles au faciès et les violences policières.
Autant de thèmes que Claire Hédon a déjà embrassés à la tête d'ATD-Quart Monde, selon une responsable de l'association. « La défense des droits fondamentaux est la vocation centrale d'ATD-Quart Monde, c'est d'ailleurs cela qui a dû jouer dans le choix d'Édouard Philippe », a-t-elle indiqué à l'AFP, ajoutant que « les discriminations à l’encontre des plus fragiles » sont au cœur des missions d'ATD.
Retrouvez Jacques Toubon dans un entretien bilan dans le journal du 3 juillet.
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