Du 8 au 10 avril, Limoges reçoit le premier congrès international entièrement dédié à l’accompagnement des personnes fragiles. Objectifs principaux annoncés : partager les expériences autour de pratiques innovantes et potentialiser un décloisonnement du parcours de soins.
Organisé par la Mutualité française limousine avec le soutien de l’ARS du Limousin, le 1er Congrès international des acteurs de l’accompagnement (CIMA) a pour vocation de valoriser certaines initiatives déployées à travers le monde en faveur de l’accompagnement des personnes se retrouvant en situation de handicap, de dépendance, de maladie, ou encore de détresse sociale.
Réunissant les professionnels du secteur social, sanitaire ou médico-social, le CIMA est également ouvert aux aidants ainsi qu’au grand public, « afin qu’ils puissent se rendre compte de notre implication et de notre volonté de faire évoluer les pratiques dans ce domaine », précise Michel Dubech, directeur général de la Mutualité française limousine. Aujourd’hui, 15 % des populations sont des populations fragiles, marginalisées ou en situation d’exclusion auprès desquelles 4 millions de Français s’impliquent bénévolement pour leur apporter un accompagnement régulier. Parmi eux, un tiers le fait seul et 200 000 ont moins de 20 ans.
Repenser les parcours de soins
Pour Marie-Aline Bloch, professeure de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), l’une des principales difficultés repérées dans le domaine de l’accompagnement réside dans « la fragmentation du système de santé et d’aide » et notamment dans « la multiplicité des structures (hôpitaux, maisons de retraite, ambulatoire) et des différents types de professionnels ». Selon elle, « il existe des risques évidents de rupture à l’entrée ou à la sortie des établissements, notamment liés à une communication entre les différents acteurs qui n’est pas forcément très bonne ».
De son côté, Philippe Calmette, directeur général de l’ARS Limousin explique que « l’enjeu des politiques publiques pour l’amélioration de notre offre de services de santé est de parvenir à faire travailler ensemble les métiers du soin, de l’accompagnement, de la prévention, de l’enseignement, de la recherche, mais aussi les industriels, l’Education nationale, etc. ».
Cette approche pluridisciplinaire apte à décloisonner les parcours de soins est déjà bien développée dans le monde anglo-saxon où « la collaboration interprofessionnelle et tout autre dispositif qui soutient la coordination » est le bienvenu, comme le souligne Yves Couturier, professeur au département de service social de l’Université de Sherbrooke (Québec). Cependant, il précise également qu’« il faut réduire la complexité de la réponse sociale ou publique aux problèmes que vivent les personnes vulnérables et trouver une manière de réduire le nombre d’acteurs, tout en maintenant la même quantité de ressources ».
Vers plus d’autonomie et de soutien aux aidants non professionnels
La facilitation d’un parcours de vie plus fluide et sans rupture doit aboutir, pour les personnes fragiles, à un accroissement de leur capacité de choix. Un objectif partagé par Marie-Aline Bloch pour qui le développement de l’autonomie de ces personnes est primordial, « quitte à prendre un risque pour qu’elles puissent tout de même garder un lien social et faire un certain nombre de choses par elles-mêmes ».
Du point de vue du Pr Axel Kahn, directeur de recherche à l’INSERM et parrain du CIMA, le « handicap n’est pas une raison qui doit amoindrir la revendication et le droit à l’autonomie ». Le généticien fait également remarquer que la fragilité d’une personne engendrée par une pathologie, un handicap ou tout autre événement au cours de sa vie « est un facteur contaminant pour l’entourage des aidants non professionnels qui sont amenés à leur tour à se trouver en situation de handicap social ».
Trop souvent, l’aidant s’épuise physiquement et psychologiquement et, lui-même, a d’ailleurs besoin d’être accompagné par un professionnel ou une structure. Un autre volet de l’accompagnement pour lequel les promoteurs du CIMA estiment qu’il y a également d’énormes progrès à réaliser afin de pallier l’insuffisance des réponses actuellement disponibles.
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