L’INSUFFISANCE RENALE chronique terminale (IRCT) est un problème majeur dans de nombreux pays dont la France, où son incidence et sa prévalence sont en augmentation. Elle nécessite pour assurer la survie du patient la mise en œuvre de techniques de suppléance de la fonction rénale que sont la transplantation rénale ou l’épuration extrarénale, dont les deux techniques principales sont l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.
Quatre modalités de traitement ont été définies par les autorités de santé :
– l’hémodialyse en centre avec une présence médicale permanente pour les patients les plus gravement atteints ;
– l’hemodialyse en unité de dialyse médicalisée pour les sujets ne nécessitant pas une présence médicale permanente ; un service médical d’urgence relié au centre étant capable d’intervenir d’urgence en cas de nécessité ;
– l’hémodialyse en unité d’autodialyse assistée, avec la présence d’une infirmière spécialisée pour aider les patients à réaliser certains gestes ;
– l’hémodialyse en unité d’autodialyse simple, destinée aux patients autonomes qui peuvent réaliser seuls tous les gestes nécessaires à leur traitement, dialyse à domicile par hémodialyse ou dialyse péritonéale. Après une formation, les patients assurent couramment tous les gestes nécessaires au déroulement de la dialyse à domicile, une équipe de médecins néphrologues étant disponible par téléphone 24 heures sur 24 pour répondre à toute urgence.
Le vieillissement de la population, la progression inéluctable de la prévalence de l’IRCT, le coût élevé des traitements, les contraintes liés à l’évolution de la démographie médicale en néphrologie justifient la mise en place de nouvelles organisations de soins plus efficientes.
Dans ce contexte, les propositions faites dans le programme de gestion du risque sur l’insuffisance rénale chronique terminale (GDR-IRCT) (1) sont cohérentes avec celles définies dans le guide méthodologique pour l’élaboration des SROS-PRS (2), à savoir le développement de la dialyse hors centre pour une meilleure accessibilité et proximité des soins, tout en garantissant leur qualité et leur sécurité.
Davantage de proximité.
Dans ce programme, il est proposé de favoriser les prises en charge en unité de dialyse médicalisée de proximité (le décret n° 2012-202 paru au Journal officiel le 12 février 2012 autorise désormais leur fonctionnement par télémédecine [cf. encadré]), de faciliter le développement de l’hémodialyse à domicile, le développement et l’accès à la dialyse péritonéale, notamment dans les structures de soins et d’hébergement, tels les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Le décret publié au JO du 23 novembre 2011 relatif à la prise en charge des actes de dialyse péritonéale permet la prise en charge sur l’enveloppe soins de ville des actes infirmiers de dialyse péritonéale inscrits à la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) lorsqu’ils sont réalisés en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes par les infirmiers libéraux. La circulaire du 24 novembre 2011 stipule que ces actes seront pris en charge par le régime obligatoire d’assurance maladie dont dépend l’assuré. Cette mesure facilite la prise en charge par dialyse péritonéale des personnes âgées en institution.
D’après un entretien avec le Dr Jacques Chanliau, Association lorraine pour le traitement de l’insuffisance rénale (ALTIR), Nancy.
(1) circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2012/02/cir_34637.pdf
(2) www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_SROS.pdf. SROS = schémas régionaux d’organisation des soins ; PRS = projet régional de santé
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