Les échantillons d’urine prélevés lors des compétitions sportives devraient être conservés pendant dix ans, selon un consensus international formé par des experts de la lutte antidopage. Ce panel de spécialistes, issus de différentes organisations internationales comme la FIFA, les fédérations internationales de volley-ball, de basket-ball et de natation ou encore le Comité international olympique (CIO) et divers laboratoires spécialisés dans la lutte contre le dopage, est chargé d’élaborer le code mondial antidopage prévu pour 2015. Ils défendent dans leur feuille de route, publiée dans le « British Journal of Sports Medicine », ce délai de conservation qui doit pouvoir laisser le temps aux technologies de dépistage de s’adapter aux nouveaux produits dopants qui échappent aux capacités de détection actuelles.
Ne pas reproduire l’affaire Armstrong
Lors d’une réunion qui s’est tenue les 29 et 30 novembre derniers, ces experts ont souhaité mettre l’accent sur l’effet dissuasif que pouvait avoir la perspective d’examens plus sophistiqués réalisés dix ans après le prélèvement. Une telle modification de la stratégie antidopage suppose que l’on puisse conserver les échantillons de manière à préserver leur intégrité biologique. Lors de l’analyse, demandée en 2008, des prélèvements d’urine de Lance Armstrong datant de 1999, le cycliste américain avait opposé à l’Agence française de lutte contre le dopage un refus basé sur le fait que les échantillons n’avaient pas été conservés dans de bonnes conditions. Parallèlement à cela, il est également question de financer des recherches sur la signature moléculaire des produits dopants. Une étude récente menée par Yannis Pitsiladis de l’Université de Brighton, au Royaume-Uni, a démontré qu’une prise d’érythropoïétine (EPO) modifie l’expression d’une centaine de gènes, et que cet effet est toujours perceptible jusqu’à 4 semaines après la dernière prise.
Généraliser le passeport biologique
Depuis 2013, la FIFA retrace le profil biologique des joueurs dans le cadre du passeport biologique, qui est déjà employé dans le cyclisme depuis six ans. Le principe d’un tel passeport consiste à suivre les marqueurs sanguins de l’athlète avant, après, et tout au long de la compétition. Le panel d’experts a plaidé pour la généralisation du passeport biologique, bien qu’ils aient reconnu le coût important d’une telle mesure. Le texte insiste également sur la mise en place de « tests intelligents » qui prennent en compte les périodes d’entraînement et les degrés d’imprégnation de chaque sport par la « culture du dopage ».
Pour y parvenir, les experts suggèrent la mise en place d’études de la prévalence du dopage dans chaque sport, ainsi que du type de substance à rechercher. Ils estiment, par exemple, qu’un athlète pratiquant un sport individuel basé sur l’endurance comme l’athlétisme ou le cyclisme utilisera des méthodes de dopage différentes qu’un lutteur ou un haltérophile. De même, les sportifs pratiquant un sport collectif auront tendance à ne pas seulement se doper pour améliorer leurs performances lors d’une compétition internationale, mais aussi pour assurer leur sélection dans l’équipe nationale, ce qui implique un planning de dopage différent. Le panel d’experts va maintenant se concentrer sur la mise en place de groupes de travail chargés de rédiger le code de lutte contre le dopage.
Jiri Dvorak et al, Time for change : a roadmap to guide the implementation of the World Anti-Doping Code 2015, British Journal of Sport Medicine, publication en ligne du 24 avril 2014
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