La nomination imminente* des six membres du nouveau collège de la Haute Autorité de santé (HAS, présidée par le Pr Agnès Buzyn) fait grincer les dents dans la profession, la liste ne comprenant nul médecin libéral.
« Exit les libéraux, bonjour les technos », persifle le Syndicat des médecins libéraux (SML). La centrale du Dr Philippe Vermesch constate que Marisol Touraine, qui avait pourtant trois membres à désigner, « a offert les postes à deux hauts fonctionnaires de son ministère [Anne-Marie Armanteras de Saxcé, directrice générale de l'offre de soins (DGOS) et le Pr Christian Thuilliez, conseiller recherche] et à un économiste [Gérard de Pouvourville] ».
« Dernier cadeau de Marisol Touraine visiblement rancunière, un collège de la HAS sans médecins libéraux », abonde la CSMF qui met en doute la pertinence de ces nominations. « Comment la HAS va-t-elle évaluer la médecine ambulatoire, les parcours de soins ou l’efficience des prises en charge de ville, de façon indépendante et pertinente » ?
Joint ce mercredi par « le Quotidien », le Dr Jean-François Thébaut, cardiologue libéral et ancien membre du collège de la HAS, s'émeut lui aussi de ces choix. « Alors qu'on veut promouvoir l'ambulatoire et la prise en charge en ville, le fait qu'il n'y ait aucun médecin libéral ni représentant de patients au sein du collège est un signal politique négatif ».
Quelle expertise ?
Egalement très mécontent de l'absence des patients, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS, usagers) fait valoir que la loi Touraine prévoyait la représentation des usagers au sein des instances de gouvernance des agences sanitaires. « La HAS passe outre cette nouvelle obligation », fait-il remarquer. « Les usagers de la santé ne sont-ils pas capables d'apporter leur expertise dans ces domaines ? Sont-ils condamnés à ce que d'autres parlent en leur nom » ?
Outre le Pr Agnès Buzyn, présidente, le nouveau collège réunira selon nos informations Isabelle Adenot, présidente démissionnaire du conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Anne-Marie Armanteras de Saxcé, directrice générale de l'offre de soins (DGOS), le Pr Élisabeth Bouvet (infectiologue à l'AP-HP), le Dr Cédric Grouchka, PH en santé publique et déjà membre du collège, Gérard de Pouvourville, économiste de la santé, et le Pr Christian Thuilliez, conseiller à la DGOS.
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