Lors d’une allocution télévisée diffusée ce lundi soir, Emmanuel Macron, le ton grave et solennel, a annoncé le report du second tour des élections municipales et dévoilé de nouvelles mesures strictes pour accentuer le confinement des Français afin de ralentir la propagation du coronavirus.
Ne pas céder à l'esprit de panique mais...
Dès mardi 17 mars à 12 heures, et « pour 15 jours au moins », les déplacements devront être très fortement réduits. « Cela signifie que les regroupements exterieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises, se promener ou retrouver ses amis dans le parc ne sera plus possible », a annoncé le chef de l’État.
Les Français devront limiter leurs déplacements aux trajets nécessaires « pour aller faire ses courses », « pour se soigner », « pour aller travailler quand le travail à distance n’est pas possible », et « pour faire un peu d’activité physique ». Toute infraction à ces règles, qui doivent être précisées par le gouvernement, sera « sanctionnée », a précisé le président, avant de déclarer, martial : « Nous sommes en guerre ».
« Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire certes. Nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre nation. Mais l'ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale », a déclaré le président français en appelant à éviter l'esprit de panique.
Le président de la République a rappelé que l’enjeu était de limiter les risques de saturation des services de réanimation : « Écoutons les soignants qui nous disent : si vous voulez nous aider, il faut rester chez vous ».
... des masques et l’armée en renfort
Durant son allocution, Emmanuel Macron a rendu un hommage appuyé aux soignants. Il leur promet un soutien accru et de nouvelles aides.
« Nous avons décidé avec les scientifiques de réserver les masques en priorité pour l’hôpital et pour la médecine de ville et de campagne, en particulier, les généralistes, les infirmières, désormais en première ligne aussi dans la gestion de la crise », a-t-il annoncé en réponse aux inquiétudes des médecins.
Dès demain soir, mardi, des masques seront livrés dans les pharmacies dans les 25 départements les plus touchés, a promis le président. Les autres territoires seront approvisionnés dès mercredi. Il a aussi rappelé qu’un service minimum de garde pour les enfants des soignants avait été mis en place ce lundi dans les crèches.
Hôpital déployé en Alsace
Le chef de l’État a annoncé vouloir aller plus loin pour leur assurer « sérénité dans leurs déplacements et repos ». Dès demain mardi, « les taxis et les hôtels pourront être mobilisés, à leurs profits », a-t-il ajouté, précisant que les frais seront à la charge de l’État.
Il a également adressé un message de soutien aux personnels soignants du Grand Est plus particulièrement aux prises avec l’épidémie. Un hôpital de campagne du service de santé des Armées serait déployé « dans les jours à venir en Alsace » pour leur venir en aide et prendre en charge l’afflux de patients. Les armées seront également sollicitées pour déplacer les malades des régions les plus affectées « et ainsi réduire la congestion des hôpitaux de certains territoires ».
Sur le plan international enfin, Emmanuel Macron a annoncé qu’en accord avec les autres pays européens, les frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées à partir de mardi midi.
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