En Italie, le gouvernement durcit les mesures de précaution pour enrayer le rebond de l’épidémie de Covid

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Publié le 02/09/2020

Crédit photo : AFP

Face au rebond de la contamination de SARS-CoV-2, le gouvernement italien a décidé de multiplier les mesures de restrictions pour tenter d’éviter une deuxième vague. Car depuis la semaine dernière, le pays a franchi la barre des 1 000 cas quotidiens. Nettement moins que la France certes, mais suffisamment pour susciter les inquiétudes du gouvernement.

En cette fin d’été, les discothèques ont été fermées et le port du masque est désormais obligatoire de 18 heures à 6 heures du matin dans les espaces publics ouverts situés à proximité des bars qui favorisent les rassemblements. Enfin, les tests de dépistages sont obligatoires dans les aéroports pour les passagers provenant des pays inscrits sur la liste « écarlate » comme la Grèce, l’Espagne, la Croatie et Malte. Les passagers doivent effectuer un test PCR mais depuis la mi-août, l’aéroport Fiumicino de Rome a lancé le test salivaire qui n’a pas encore été validé.

Contrôler les cas d'importation entre la France et l'Italie

Selon le ministère de la Santé, un accord de réciprocité est également sur le point d’être signé avec la France pour rendre le test PCR obligatoire à la frontière entre ces deux pays pour tous les voyageurs. « Cette mesure serait appliquée à l’entrée et à la sortie pour réduire les possibilités de cas d’importation dans nos deux pays » estime Sandra Zampa, sous-secrétaire d’État à la Santé.

Avec le retour des vacanciers qui ont opté cette année pour le tourisme tricolore puisque voyager à l’étranger en cette période pandémie mondiale est déconseillé, le nombre de cas « de retour » explose. Notamment chez les Italiens qui ont choisi de séjourner en Sardaigne. Pour enrayer la propagation, certaines régions comme les Pouilles par exemple obligent désormais les vacanciers à effectuer un test PCR dans les 48 heures suivant leur retour de Sardaigne. Ils devront aussi observer une période d’isolement en attendant le résultat sous peine d'une sanction pénale.

Le Latium songe également à introduire une mesure identique tandis que la Toscane a installé des centres de dépistage dans les ports, les aéroports et les gares ferroviaires. La possibilité d’interdire les déplacements entre régions pour éviter un élargissement de la contamination à tache d’huile est également évoquée par quelques responsables régionaux.

Visière et masque pour les enseignants

Dans cette phase de rebond de la contamination, un dossier inquiète particulièrement le gouvernement : celui de la rentrée scolaire. Un rendez-vous important pour des millions de jeunes Italiens qui ont abandonné le chemin de l’école depuis le 5 mars dernier. L’idée est de rendre le port de la visière de protection accompagné d’un masque transparent obligatoire pour les enseignants pendant toute la durée des leçons tandis que les élèves pourraient l’ôter une fois assis. Le gouvernement veut aussi désengorger les classes en sureffectif en remodelant les horaires et en ouvrant des espaces alternatifs. En cas de foyer, l’école touchée sera fermée et les leçons seront organisées en ligne.

Un vaccin à l'essai, la population méfiante

Sur les lieux de travail, le port du masque reste obligatoire sauf dans les bureaux individuels. Le gouvernement préconise également le recours au télétravail dans la mesure du possible au moins jusqu’à la fin de l’année. Enfin, une campagne de sensibilisation a été montée au pied levé pour inciter les Italiens à télécharger Immuni, l’appli de traçage utilisée par seulement 8 % de la population, soit 5 millions de personnes.

Pendant que le gouvernement multiplie les mesures de précaution pour éviter la solution ultime du reconfinement en cas de véritable rebond de la contamination, l’institut Spallanzani spécialisé dans les maladies infectieuses et tropicales a lancé la phase 1 des essais cliniques sur le vaccin totalement tricolore COVID-eVax. Une opération importante sur le plan économique et politique même si selon un sondage effectué fin juin a montré que 41 % de la population ne se ferait pas vacciner contre le SARS-CoV-2.


Source : lequotidiendumedecin.fr