Alors que l’Italie faisait figure d’exemple un peu partout dans le monde pour avoir réussi à enrayer l’épidémie de coronavirus grâce à l’introduction de mesures très strictes et une campagne de vaccination rondement menée, le virus refait parler de lui.
Selon les derniers chiffres, 83,57 % de la population de plus de 12 ans est déjà vaccinée à deux doses. Mais les chiffres du Sars-CoV-2 recommencent à s’envoler dans quatre régions, la Lombardie, la Vénétie, le Latium et la Sicile. Pour éviter de retomber dans un mauvais scénario, le gouvernement de Mario Draghi s’apprête à proroger l’état d’urgence sanitaire au moins jusqu’en mars prochain, voire juillet 2022.
Et comme la France, l’Italie va également introduire une rallonge du passe sanitaire obligatoire dans les lieux publics et en entreprise jusqu’à l’été prochain. Et à partir du 1er décembre prochain, les Italiens âgés de 40 à 60 ans seront éligibles à la 3e dose. Selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé, 3,5 % de la population a déjà eu une dose de rappel après un schéma vaccinal complet.
Sit-in autorisés avec masque et distanciation
C’est aussi dans le cadre de cette manœuvre de prévention, que le ministère de l’Intérieur a décidé d’interdire les cortèges des mouvements anti-passe sanitaire et anti-vaccination dans tous les centres-villes et les rues commerçantes de la Péninsule à partir du 13 novembre prochain.
Les manifestants pourront en revanche organiser des sit-in dans ces zones qualifiées de « sensibles » à condition qu’ils portent le masque et respectent la distanciation. En cas d’infraction, la police pourra intervenir et disperser les protestataires. Pour le gouvernement et surtout, les préfets italiens, cette mesure était inévitable. Car depuis l’adoption du passe sanitaire obligatoire d’abord dans les lieux publics en août puis en entreprise le 6 octobre dernier, des manifestations sont organisées tous les samedis dans tout le pays.
Or comme l’a déclaré le chef de l’État, Sergio Mattarella la semaine dernière, ces rassemblements souvent non autorisés, « menacent l’ordre public, la relance économique et provoquent aussi une remontée dangereuse de la contamination avec l’absence ostensible de dispositifs de protection personnelle et en violation des normes anti-Covid ».
La crainte d'une instrumentalisation politique
L’objectif du nouveau dispositif qui s’inspire d’une mesure identique introduite par un autre ministre de l’Intérieur en 2009 pour mettre un terme aux affrontements quotidiens entre les forces de l’ordre et les étudiants qui protestaient contre les coupes budgétaires dans l’Éducation nationale, est double. D’abord, il devrait permettre d’enrayer la reprise de la contamination de Sars-CoV-2 en décourageant les manifestants qui seront chassés des centres-villes et par conséquent privés de visibilité. Puis, de protéger les commerçants frappés de plein fouet par la crise économique liée à la pandémie.
Pour l’Union des syndicats de base (USB), ce dispositif est carrément liberticide et introduit aussi un précédent dangereux. Pour les syndicalistes, le gouvernement de Mario Draghi pourrait utiliser cette norme pour interdire ou pour le moins limiter toutes les manifestations alors qu’il s’apprête à voter une loi budgétaire extrêmement lourde et qu’il relance aussi les privatisations. Pour protester et obliger le ministère de l’Intérieur à revoir sa copie, les mouvements anti-passe sanitaire ont prévu des manifestations dans toute l’Italie samedi prochain.
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