L'Allemagne interdira l'utilisation du glyphosate à partir du 31 décembre 2023, a annoncé ce 4 septembre le gouvernement allemand. Cette échéance correspond à la fin de la période actuelle d'autorisation de l'herbicide par l'Union européenne (renouvelée en 2017 après de multiples rebondissements).
Sans attendre 2023, l'Allemagne prévoit dès l'année prochaine de premières limitations, avec une interdiction dans les parcs et jardins particuliers, ainsi que de premières restrictions pour les agriculteurs.
« Ce qui nuit aux insectes nuit aussi aux humains », a fait valoir la ministre social-démocrate de l'Environnement, Svenja Schulze. « Ce dont nous avons besoin, c'est d'entendre des bourdonnements, toujours plus de bourdonnements », a-t-elle déclaré.
Cette interdiction fait partie d'une série de mesures destinées à protéger les insectes et les animaux, et à améliorer l'information des consommateurs (via par exemple, la mise en place de nouveaux étiquetages pour la viande de porc, indiquant les conditions d'élevage).
Sans surprise, l'annonce a été immédiatement vilipendée par le géant allemand de la chimie Bayer qui a racheté Monsanto ainsi que par l'Association allemande de l'industrie chimique (VCI), qui regroupe des entreprises du secteur. Au contraire, elle a été saluée par les biologistes allemands qui n'ont de cesse d'alerter au sujet de la chute vertigineuse, en partie due aux herbicides, des populations d'insectes, perturbant les écosystèmes, notamment la pollinisation des plantes.
La France en attente de nouvelles données
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), dépendant de l'OMS, a classé en 2015 le glyphosate comme cancérogène probable chez l'homme, tandis que l'EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) puis l'ECHA (agence européenne des produits chimiques) ont estimé respectivement en 2015 et 2017 que le pesticide n'était probablement pas cancérogène.
En France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a été chargée par les ministères de la Santé, de l'Écologie et de la Recherche de faire la lumière sur ces divergences d'ici à 2021, dans la perspective du réexamen de la substance par l'Europe en 2022. Quant au président Emmanuel Macron, il est revenu en janvier dernier sur sa promesse de sortir du glyphosate au 1er juillet 2021.
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