L'avocat Fabrice Di Vizio, figure de l'opposition au passe sanitaire, a été sanctionné de six mois avec sursis d'interdiction d'exercer sa profession mercredi, selon une décision du conseil de l'ordre des avocats du barreau de Paris consultée par l'AFP. Il lui est en outre interdit de se présenter aux élections professionnelles pendant cinq ans. Le juriste a été épinglé pour le caractère grossier de ses propos mais pas pour ses positions anti-vax et anti-passe.
« La sanction semble surtout symbolique, en effet Me Di Vizio n'écope finalement que d'un sursis de six mois alors que certains se réjouissaient déjà de sa radiation », ont réagi auprès de l'AFP ses avocats Mes Ouadie Elhamamouchi, Amelle Bouchareb, Philippe Ohayon, Julia Courvoisier et Sefen Guez. « Nous étudions l'opportunité de faire appel », ont-ils ajouté. Lors de l'audience disciplinaire le 27 septembre, six mois d'interdiction d'exercer la profession d'avocat, dont trois fermes, avaient été requis à l'encontre de Me Di Vizio, qui a prêté serment en 2003.
Des propos grossiers, vulgaires et offensants
La formation de jugement du conseil de l'ordre a considéré que les « propos manifestement grossiers, vulgaires et offensants » qu'a tenus Me Di Vizio « de manière répétée » sur son compte Twitter et dans l'émission « Touche pas à mon poste sur C8 » constituaient des atteintes aux principes essentiels de la profession d'avocat, selon la décision.
Me Di Vizio avait reconnu lors de l'audience la plupart des propos tenus sur Twitter et invoqué sa « liberté d'expression renforcée » dans le cadre d'un « débat d'intérêt public ». Il avait assuré ne pas s'être exprimé sur C8 en sa qualité d'avocat mais en tant que « débatteur public », argument rejeté par l'instance disciplinaire.
Il est également sanctionné pour avoir annoncé sur Twitter qu'il voulait mettre un terme au contrat d'une de ses collaboratrices au cabinet car elle avait accepté de se faire vacciner.
Pas de manquement déontologique pour ses propos anti-vax
En revanche, aucun manquement déontologique n'a été retenu contre Me Di Vizio pour ses incitations auprès de son auditoire à multiplier les recours contre le passe sanitaire et la vaccination « sans sensibiliser le public sur les aléas et le temps judiciaire ».
Me Di Vizio s'est notamment illustré par des plaintes qui ont contribué à l'ouverture d'une information judiciaire à la Cour de justice de la République (CJR) en juillet 2020 visant notamment Édouard Philippe, Olivier Véran et Agnès Buzyn pour leur gestion de la crise sanitaire. Il est aussi à l'origine d'autres recours massifs, qui ont toutefois tous été classés sans suite par la CJR, et a défendu le controversé Pr Didier Raoult.
L'avocat avait déjà été sanctionné d'une interdiction d'exercer la profession d'avocat pendant 18 mois en 2015 pour « manquements aux principes essentiels de la profession », sanction ramenée en 2016 à six mois avec sursis.
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