Au terme de 2015, l’autorisation européenne de mise sur le marché du pesticide glyphosate, mieux connu sous le nom de Roundup, prendra fin. Il reviendra alors à la Commission européenne de se prononcer sur l’éventuel renouvellement de cette autorisation pour dix années supplémentaires. La décision de la commission reposera sur un avis de l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) – avis que plusieurs acteurs de la santé publique espèrent être négatif, à commencer par l’organisation de défense des droits des consommateurs Foodwatch et la Ligue contre le Cancer qui viennent de lancer une pétition destinée à être remise à Bernhard Url, le président de l’EFSA.
Un « cancérigène probable »
L’avis de l’EFSA dépend quant à lui d’une réévaluation des risques liés au glyphosate menée par l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques, le BfR (Bundesinstitut für Risikobewertung). Cette évaluation, entamée en grande partie à l’aide de données fournies par l’industrie, a dû être recommencée sur ordre de l’EFSA afin de prendre en compte les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui classe le glyphosate dans la catégorie des « cancérigènes probables ». La monographie du CIRC résumant les données disponibles sur le glyphosate a, depuis, été publié. Le rapport du BfR est attendu pour septembre ou octobre, il sera ensuite consulté par les agences des Etats membres, dont l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qui y ajouteront des remarques. L’avis définitif de l’EFSA est attendu pour la fin de l’année.
Interdiction de vente au particulier prévue en France
En France, le Roundup est en effet dans le collimateur des autorités depuis plusieurs années. La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a annoncé en juin dernier vouloir interdire la vente en libre-service dans les jardineries du désherbant vedette de Monsanto, sans toutefois fournir d’échéance. Cette interdiction pourrait intervenir dans le cadre du plan Ecophyto 2 actuellement en consultation publique et est de toute façon inscrite dans la loi dite Labbé qui interdit l’utilisation de produits phytosanitaires par les particuliers à partir de 2022.
Si le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la sécurité animale de la Commission européenne (DG SANCO) décide en janvier prochain de prolonger l’autorisation du glyphosate, cela ne signifie pas que les désherbants qui en contiennent continueront à être commercialisés en France, puisque l’Anses disposera alors d’un an pour les réévaluer et, éventuellement, les interdire.
Pour l’heure, il existe plus de 750 produits commercialisés qui contiennent du glyphosate, dont la production mondiale est passée de 600 000 tonnes en 2008 à 720 000 tonnes en 2012.
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