Dans quelle mesure le glyphosate est-il cancérogène pour l'homme ? L'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) remet l'ouvrage sur le métier, à la demande du gouvernement.
Les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, de la transition écologique, Élisabeth Borne, de l'Agriculture Didier Guillaume et de la Recherche, Frédérique Vidal ont saisi l'Agence en mars dernier. L'objectif : y voir plus clair dans les divergences qui existent entre le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), dépendant de l'OMS, qui a classé en 2015 le glyphosate comme cancérogène probable chez l'homme, et l'EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) puis l'ECHA (agence européenne des produits chimiques) qui ont estimé respectivement en 2015 et 2017 que le pesticide n'était probablement pas cancérogène.
Appel à candidature pour des équipes publiques
L'ANSES a remis aux autorités ce début juillet le cahier des charges de son étude, dont les résultats, disponibles sous 18 mois, devraient compléter le dossier de réexamen de l'autorisation de la substance par l'Europe, en 2022. Pour rappel, la commission européenne a voté le renouvellement de son autorisation en 2017 pour cinq ans, après de multiples rebondissements, et contre l'avis de la France. Emmanuel Macron s'était alors engagé à faire interdire le pesticide dans les trois ans sur le territoire national.
Le coût de l'étude s'élève à 1,2 million d'euros ; son financement sera assuré par des crédits du plan Ecophyto, indique le gouvernement.
L'ANSES lance un appel à candidature à l'attention des équipes de recherche publiques, nationales et internationales. Le recrutement d'experts indépendants avait été pointé du doigt comme un défi pour améliorer les évaluations des agences sanitaires, par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), dans son rapport publié en mai dernier.
Enfin, l’ANSES doit procéder avec l’appui de l’INRA, au retrait des autorisations de mise sur le marché français des produits contenant du glyphosate, dès lors que des alternatives existent, précise le gouvernement.
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